Pour les enfants, du cas par cas

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Publié le 05/07/2024
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Quels effets de la chirurgie bariatrique (CB) maternelle chez l’enfant ? « Le risque de petit poids pour l’âge gestationnel (PAG) avec ou sans retard de croissance intra-utérin (RCIU) est multiplié par deux, la prématurité augmente modérément, mais le risque de macrosomie diminue », résume la Pr Géraldine Gascoin, pédiatre au CHU de Toulouse, citant les recommandations Baria-MAT.

Si les carences maternelles vitaminiques et en micronutriments sont l’une des hypothèses pour expliquer la moins bonne croissance fœtale, le lien de causalité avec celles de l’enfant n’a pas été établi. Et à ce jour, il n’existe pas de recommandations ni pour la supplémentation ni pour la surveillance à court et moyen termes des nourrissons nés après CB.

« Le pédiatre doit être informé de l’antécédent maternel de CB, explique la chercheuse. Si la mère a présenté des carences profondes pendant la grossesse, il semble raisonnable de donner une supplémentation ADEC et vitamine K au nourrisson, mais on ne peut pas généraliser. C’est une discussion au cas par cas ».

La CB permet-elle d’arrêter le cercle vicieux transgénérationnel de l’obésité ? Les études tempèrent les attentes. « Il existe un risque de surpoids et d’obésité dans l’enfance : la courbe de croissance s’accélère très tôt dès le suivi à deux ans », indique-t-elle. Les stress environnementaux (obésité, RCIU, perturbations hormonales, etc.) lors de la grossesse semblent modifier la programmation fœtale vers un phénotype d’épargne, inadapté en postnatal. « Les nouveau-nés avec PAG et RCIU qui ne viennent pas d’une CB ont aussi cette trajectoire-là », souligne la pédiatre.

Le comportement alimentaire familial semble jouer aussi un rôle. « Il ressort une plus forte consommation de boissons sucrées faibles en calories avec moins de jus de fruits, et plus globalement un évitement du sucre, qui correspond aux habitudes maternelles », décrit la Pr Gascoin. Les enfants peuvent présenter une sélectivité alimentaire, une néophobie et un rapport à la nourriture perturbé.

Que dire alors aux mamans ? « Entre facteurs génétiques, environnementaux, épigénétiques et grossesse compliquée, il est difficile de faire la part des choses, nuance la pédiatre. La CB corrige de la comorbidité mais en génère d’autres. Il y a encore beaucoup de choses que l’on ne connaît pas. Le suivi est important ».


Source : Le Quotidien du Médecin