Arrêtez comme vous voulez !

Un Mooc sur le tabac

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Publié le 29/11/2018
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précaires

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Crédit photo : PHANIE

Formation gratuite qui sera accessible sur France université numérique début 2019, le Mooc « Tabac : arrêtez comme vous voulez ! » a pour objectif d’aider à prendre en charge tous les fumeurs, en particulier les personnes précaires, parmi lesquelles la proportion de fumeurs est de cinq à six fois plus élevée que dans le reste de la population. Financé par l’Agence nationale de la recherche à l’initiative de la présidente de la SFT, la Dr Anne-Laurence Le Faou, il est destiné en particulier aux professionnels de santé et aux travailleurs sociaux.

Ce Mooc permet de se former de manière ludique, et d’apprendre à mettre en pratique les connaissances acquises, ce qui est rarement enseigné. Un documentaire sur les difficultés rencontrées par les fumeurs en situation précaire, qui sera également présenté lors du congrès de la SFT, l’accompagnera.

Pour beaucoup de ces personnes, le tabac reste le seul plaisir perçu. Le sevrage passe alors par des essais de traitement, des ateliers adaptés, sur la santé, le budget. Ainsi on montrera que certains loisirs ou biens de consommation courante qu’elles n’imaginaient pas pouvoir se payer, une fois leur coût converti en paquets de cigarettes, sont en fait accessibles.

Les objectifs, modestes au départ, doivent être réalisables, permettant aux patients d’acquérir confiance en soi. Il n’est pas important que le sevrage se fasse progressivement sur quelques semaines, ce qui compte, c’est le résultat !

De plus en plus d’aides au sevrage tabagique sont remboursées, qu’il s’agisse des substituts nicotiniques ou de la varénicline. On peut aussi proposer à ceux qui le souhaitent d’expérimenter la cigarette électronique.

« On est devenu beaucoup plus souple, en bannissant le “tout ou rien”. Il faut dédramatiser la situation, déculpabiliser les fumeurs, en leur expliquant que ce n’est pas de leur faute, mais une question de dépendance, dont ils sont les victimes. Pour les faire adhérer à la démarche et accepter un suivi, il est essentiel de savoir composer avec leur vécu, leur ressenti et leurs attentes », conclut la Dr Le Faou.

Entretien avec la Dr Anne-Laurence Le Faou, responsable du centre ambulatoire d’addictologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou (APHP), présidente de la SFT


Source : Le Quotidien du médecin: 9706