Difficile parfois de les différencier

La fibromyalgie est certainement plus fréquente chez les patients qui présentent un rhumatisme inflammatoire. L’interférence entre ces deux maladies pose deux problèmes au médecin : d’une part, un problème diagnostique, car il est parfois difficile de différencier la fibromyalgie de certains rhumatismes et particulièrement dans les spondyloarthrites (SpA) débutantes quand les signes objectifs sont absents et les radiographies normales, d’autre part, lorsque le diagnostic de rhumatisme est certain, l’existence d’une fibromyalgie associée vient perturber les tests d’évaluation du rhumatisme. Ainsi, des symptômes dus à la fibromyalgie peuvent être mis sur le compte du rhumatisme et conduire ainsi à une inflation thérapeutique avec prescription abusive de médicaments, en particulier d’anti-TNF. Ceci concerne les rhumatismes inflammatoires c’est-à-dire la polyarthrite rhumatoïde (PR), la SpA et les maladies auto-immunes.

Chercher la SpA dans les formes rebelles

D’où l’intérêt d’évaluer la fréquence de la fibromyalgie dans les rhumatismes inflammatoires. C’est le but d’une étude transversale menée à Clermont-Ferrand (1) qui a inclus 691 patients souffrant de rhumatisme inflammatoire (325 PR, 298 SpA, 71 maladies auto-immunes) et chez lesquels des signes de fibromyalgie ont été recherchés de deux façons : par l’existence de critères ACR 90 (basés sur la présence de douleurs diffuses et de points douloureux à la pression) et par l’avis d’un rhumatologue.

Résultats : 8 % des patients avaient une fibromyalgie selon les critères ACR 90, et 14 % selon l’avis de l’expert. La fibromyalgie était plus fréquente chez les patients souffrant d’une SpA.

Tous les traitements de fond des rhumatismes inflammatoires étant inefficaces dans la fibromyalgie, il faut, devant une forme rebelle de rhumatisme inflammatoire, en en particulier une SpA, rechercher une fibromyalgie.