Les inhibiteurs des Janus Kinases (JAK), sont des petites molécules interférant avec une voie de signalisation intracellulaire pro-inflammatoire, permettant d’instituer une thérapie ciblée dans les rhumatismes inflammatoires et en particulier la PR.
Ce nouveau mécanisme d’action a suscité l’intérêt de diverses firmes, ainsi Pfizer pour le tofacitinib, commercialisé dans plusieurs pays sauf en Europe, Lilly pour le baricitinib, les laboratoires Abbvie… etc.
Le baricitinib a montré son efficacité sur la symptomatologie et l’inflammation aussi bien chez des patients en échec de méthotrexate (MTX), qu’après échec du MTX et d’une biothérapie qu’en première ligne de traitement.
Deux études de phase 3 sont présentées à la SFR. L’essai RA-BEGIN a randomisé 584 patients atteints de PR active mais naïfs de tout traitement pour recevoir le MTX, le baricitinib, ou l’association des deux. Le baricitinib apporte une amélioration de la douleur et de la fatigue, plus importante et plus rapide que le MTX, qui se maintient dans le temps, et quel que soit le stade de la maladie. Il n’y a pas de bénéfice clinique à associer MTX et baricitinib.
L’autre étude, RA-BEAM, présentée par le Pr Bernard Combe, montre que le baricitinib permettrait de prévenir les dégâts structuraux.
Quel positionnement ?
L’inhibition de la voie JAK pouvait faire craindre une hématotoxicité qui n’a pas été retrouvée du moins de manière cliniquement pertinente ni avec le baricitinib, ni avec le tofacitinib, mais la vigilance reste de mise. Vigilance également vis-à-vis de la survenue d’anomalies hépatiques et d’infections, avec une particularité pour cette classe, le risque accru de zona. « Les inhibiteurs de JAK, à prise orale, auront très certainement une place dans l’arsenal thérapeutique ; une place qui reste à définir en attendant d’autres études : après échec du MTX, des anti-TNF, en 1re intention ? » s’interroge le Pr Dougados. Le coût de la molécule, non déterminé actuellement, influencera sans nul doute son positionnement.
D’après un entretien avec le Pr Maxime Dougados, Hôpital Cochin, Paris
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