Biothérapies

Un impact positif sur le travail

Publié le 24/09/2015
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Une méta-analyse a évalué l’impact des biomédicaments sur le travail à travers l’absentéisme, le présentéisme (ou productivité) et la perte d’emploi dans les rhumatismes inflammatoires chroniques (1). Toutes les études publiées jusqu’en janvier 2014 rapportant l’effet d’un biomédicament sur le travail dans la polyarthtrite rhumatoïde (PR), la spondyloarthrite ankylosante (SPA) ou le rhumatisme psoriasique (RP) ont été incluses.

Sur 732 études, 15 essais contrôlés randomisés et 7 cohortes contrôlées ont été analysés concernant 15 881 patients traités par biomédicaments (adalimumab, etanercept, infliximab, certolizumab, golimumab et abatacept) et 9 713 contrôles. Parmi ces 25 594 patients, 24670 avaient une PR, 319 une SA et 605 un RP. Les biomédicaments diminuaient significativement l’absentéisme : effet taille poolé pour le nombre de jours perdus à 6 mois (effect size : ES) = - 0,34 (IC95 - 0,60 à - 0,08), diminution de 46 % du nombre de patients ayant perdu du temps de travail du fait du rhumatisme (OR = 0,54 [IC95 0,36 à 0,79]). Les biomédicaments amélioraient significativement la productivité (ressentie par le patient sur une échelle visuelle analogique) avec un effet taille important : ES poolé = - 1,58 (IC95 - 2,66 à - 0,51). L’effet positif des biothérapies sur la perte d’emploi (diminution de 40 %) était à la limite de la significativité : OR poolé = 0,60 (IC95 0,33 à 1,09).

Ce travail a mis en évidence le manque crucial de données pour certains rhumatismes comme les spondyloarthrites (SA, RP) alors qu’ils concernent majoritairement des hommes jeunes. Une très grande variabilité a été constatée dans la façon de mesurer l’impact sur le travail, notamment sur le présentéisme. Des efforts internationaux (OMERACT) sont faits actuellement pour uniformiser ces mesures. Enfin, on a très peu de données pour certains biomédicaments.

Malgré l’hétérogénéité des données et leur caractère parcellaire, cette méta-analyse montre l’impact positif des biomédicaments sur le travail dans les rhumatismes inflammatoires chroniques. Le coût élevé de ces thérapeutiques pourrait être ainsi partiellement compensé.

CHU Nîmes

(1) Tubery A. et al OP 148

Pr Cécile Gaujoux-Viala

Source : Congrès spécialiste