Cigarette électronique

Le « oui mais » des experts

Publié le 31/05/2013
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Mandatés en mars dernier par le DGS pour une évaluation de la e-cigarette, 9 experts viennent de rendre un rapport contenant 28 recommandations. et publié sur le site de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT).

Les « vapoteurs » réguliers sont 500 000 en France, 6 millions l’auraient essayé une fois et le nombre d’amateurs double chaque année. La e-cigarette génère un brouillard fin aromatisé avec ou sans nicotine selon les produits. Ses avantages sont la non-combustion, donc l’absence d’inhalation de CO et de particules toxiques. Du coup, les risques cardiaques et pulmonaires sont moindres que le tabac. Elle a un statut flou puisque ce n’est pas un produit du tabac et ne tombe pas sous la coupe du décret de 2006 mais les experts ont décidé qu’elle serait interdite dans les lieux publics car elle peut encourager le non-respect de l’interdiction de fumer. « La cigarette électronique doit être interdite aux moins de 18 ans en raison du risque de l’incitation à fumer », a déclaré le Pr Bertand Dautzenberg (président de l’OFT).

Utile dans une stratégie de réduction des risques du tabac, la e-cigarette n’est pas à ce jour un produit de sevrage. « Il n’est pas démontré qu’elle agit sur la dépendance et il faut rester vigilant sur des dérives possibles », a expliqué Gérard Mathern (Institut Rhône-Alpes Auvergne de tabacologie). Mais les expériences montrent que ces produits aident certains consommateurs à diminuer leur tabagisme, surtout ceux qui se satisfont de la sensation d’inhalation. D’autant que la qualité des e-cigarettes a énormément progressé. Pour 91 % des utilisateurs, la e-cigarette évite "le craving" et elle augmente le temps de prise de la première cigarette, très prédictif d’une forte dépendance.

Avertissements sanitaires

Les experts recommandent que les cigarettes électroniques ne soient pas utilisées par les femmes enceintes ou lors de l’allaitement du fait de l'absence de donnée démontrant leur efficacité et leur innocuité dans ces conditions. « Nous préconisons que cette cigarette soit vendue dans des boutiques spécialisées agréées, réglementées et surveillées et plus du tout dans les supermarchés à côté des bonbons comme c’est le cas en ce moment, précise le Pr Dautzenberg. Les cigarettiers, conscients du succès de la ecigarette rachètent les petites sociéts qui les fabriquent et comptent les utiliser comme un strarter de dépendance à la nicotine. c’est ce que nous voulons éviter. »

Les emballages des cigarettes électroniques devraient comporter précisément la composition du produit telle que la concentration de nicotine, les arômes et des avertissements sanitaires. En ce qui concerne la nicotine présente dans l'e-cigarette, « sa concentration dans les cartouches remplies et scellées » doit être « identifiable sur le produit lui-même ».

Ces recommandations pourraient encore évoluer en fin d’année, après la publication d’un essai thérapeutique mené en Nouvelle-Zélande qui évalue la e-cigarette en tant que produit de substitution.


Source : Le Généraliste: 2646