Remède inespéré contre le tabagisme pour les uns, outil pervers qui perpétue la dépendance pour les autres… A la veille de la journée mondiale sans tabac, qui sera célébrée samedi, la cigarette électronique est plus que jamais aux centres des débats. Alors que la prochaine loi santé pourrait bien acter l’interdiction du vapotage dans lieux publics en France, une cinquantaine d'experts internationaux viennent d’appeler l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à encourager la cigarette électronique plutôt que de chercher à la réprimer.
E-cigarette, 50 experts interpellent l’OMS
Pour ces figures du monde de la santé - dont le cancérologue et ex-ministre italien Umberto Veronesi ou encore l'ex-directeur du Fonds mondial contre le sida Michel Kazatchkine, la e-cigarette présente de « faibles risques » en comparaison de la fumée du tabac et pourrait devenir à l'avenir une alternative viable au tabagisme. « Le potentiel de ces produits (...) pour réduire le fardeau des maladies dues au tabagisme est très grand, et ces produits pourraient être parmi les innovations les plus importantes du 21e siècle en matière de santé » plaident-ils dans un courrier adressé à l’OMS.
De son côté l'organisation genevoise préfère appeler une nouvelle fois à accroître les taxes sur le tabac. Et garde une approche relativement conservatrice vis à vis la cigarette électronique, estimant que son innocuité et son efficacité pour arrêter de fumer ne sont pas démontrées. Son utilisation « est vivement déconseillée », estime ainsi l'organisation dans la dernière fiche d'information officielle sur le sujet.
Les autorités sanitaires françaises restent aussi relativement circonspectes. Dans un avis rendu public aujourd’hui, le HCSP estime que le rapport bénéfices-risques de l’e-cigarette varie d’un profil de personne à l’autre. D’un côté, les experts reconnaissent que la e-cigarette présente à priori une faible toxicité – du moins à court terme- et pourrait être considérée comme un outil de réduction des risques du tabagisme. Mais ils pointent aussi l’écueil de la « re-normalisation de l’usage de nicotine et du tabagisme » et soulignent les risques de l’e-cigarette chez le non-fumeur « qui, s’initiant au vapotage, risque très fortement de devenir dépendant et de passer au tabac ». Un danger « particulièrement élevé chez les jeunes » estime le HCSP et qui pourrait bien conduire Marisol Touraine à jouer elle aussi la carte de la prudence.
Marisol Touraine met le paquet
Selon le Fiagro, le projet de loi relatif à la politique de santé – qui devrait être présenté officiellement par la ministre le 17 Juin mais dont les grandes lignes circulent déjà officieusement - pourrait en effet entériner l’interdiction du vapotage dans les lieux publics, afin d’ « éviter l’entrée des jeunes dans les conduites addictives ». Par ailleurs, conformément aux préconisations de la Cour des comptes et du rapport parlementaire Bur, la nouvelle loi de santé pourrait aussi consacrer le paquet de tabac « neutre », sans logo ni marque apparente. Même si comme le souligne le ministère il ne s’agit pour le moment que d’une option parmi d’autres.
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie
L’orchestre symphonique des médecins de France donne un concert « émouvant » en hommage aux victimes du cancer du sein