Avant de visser sa plaque

Publié le 13/03/2015

Remplir les formalités de base

Avant de visser sa plaque et de recevoir ses patients, prévoir du temps pour toutes les démarches administratives. Au moment de l’installation, la première étape consiste à contracter une assurance responsabilité civile professionnelle (RCP), obligatoire pour exercer. Un médecin s’inscrira parallèlement au conseil de l’Ordre. En outre, il demandera son immatriculation Urssaf. Afin de permettre le recouvrement de ses cotisations sociales, le professionnel devra s’immatriculer dans les huit jours qui suivent le début de son activité professionnelle. L’Urssaf fait office de Centre de formalités (CFE) des professions libérales. Une seule déclaration est effectuée au CFE pour l’ensemble des organismes concernés (organismes sociaux, Urssaf, centre des impôts…). Pour obtenir le remboursement des prestations de santé, il est également indispensable de s’affilier à l’Assurance maladie(1). L’inscription se fait sur rendez-vous.
 

Être identifiable, disponible et localisable

S’installer suppose de se doter d’une certaine visibilité afin d’être clairement identifié par les futurs patients. L’une des toutes premières étapes consiste donc à prendre un abonnement téléphonique pour figurer au plus vite dans l’annuaire professionnel et être ainsi repérable par les futurs patients.
À partir du moment où le praticien aura pris un abonnement professionnel, il sera très vite référencé dans des annuaires, y compris dans ceux qui sont indésirables. « Je recommande toutefois aux jeunes installés de se méfier des propositions qui leur seront faites, pour figurer dans des annuaires web censés être professionnels. Si ces offres paraissent très alléchantes, elles sont en fait souvent très chères et engagent parfois le médecin pendant plusieurs années. »
Il existe aussi des solutions de prises de rendez-vous facilitées.
 

Favoriser l’accessibilité des cabinets

Le décret no 2006-555 du 17 mai 2006 relatif à l’accessibilité aux handicapés des établissements recevant du public prévoit la mise en conformité des locaux au 01/01/2015. Mais, l’application de la loi a pris beaucoup de retard. Les médecins disposent donc désormais, comme pour les autres lieux publics, d’un délai supplémentaire, pouvant aller jusqu’à trois ans, à compter de septembre 2014(2), pour rendre leur cabinet accessible. À condition qu’ils aient pris un engagement de mise aux normes, qui prévoit les travaux nécessaires avec leur planification et leur coût. Cette demande(3) devra être déposée en mairie avant le 27 septembre 2015. Certaines dérogations sont possibles quand les adaptations se révèlent impossibles ou trop coûteuses.
 

Aménager sa salle d’attente

Dans la salle d’attente, plusieurs informations doivent obligatoirement être affichées comme les numéros de téléphone d’urgence, l’indication du secteur conventionnel et les tarifs appliqués. D’autres indications pratiques comme la liste des cas où le certificat médical est utile ou inutile peuvent être les bienvenues. Pour rendre l’attente plus agréable, mettre de la musique ou la télévision est autorisé, à condition, bien sûr, de payer les redevances à la SACEM ou la redevance TV. Quelques jouets pour occuper les petits patients seront très appréciés par les mamans. En revanche, aucun distributeur de boissons ne pourra être installé, en vertu de l’application de l’article 19 du Code de déontologie médicale.
 

Avoir une tenue vestimentaire correcte

La tenue vestimentaire n’obéit à aucune règle en particulier. L’essentiel sera d’être propre, correct et d’avoir un cabinet bien rangé. « Un accueil avec un sourire, quelques plaisanteries et se souvenir de la famille sont le b.a. ba de la médecine générale », rappelle le Dr Bruno Deloffre, médecin généraliste, l’un des vice-présidents de MG France, responsable des dossiers juridiques. L’avantage de la médecine générale pour le médecin, c’est justement de connaître les enfants, les parents et les grands-parents.
 

Être visible sur le Net

Avoir son propre site n’est pas apparenté à de la publicité à partir du moment où il ne comportera que des informations pratiques et médicales, sur la qualification, l’accessibilité, le trajet pour s’y rendre, les principaux tarifs… Un accès au web permettra aussi de pouvoir afficher un carnet de rendez-vous, à condition qu’il soit sécurisé. Toutefois, tempère le Dr Deloffre, « tenir à jour un site Internet est très chronophage. Quand je cherche un confrère, je passe par les Pages Jaunes qui donnent sa géolocalisation et le plan d’accès pour se rendre à son cabinet ».
Découvrir des solutions pour être visible sur le Net.
 

Consulter les annonces de cession de cabinet

Les cessions de patientèle ne sont plus aujourd’hui légion chez les médecins généralistes. Le marché s’oriente de plus en plus vers la création ex nihilo. Toutefois, un médecin généraliste qui part à la retraite préférera céder sa patientèle à un prix très modique, voire nul, plutôt que n’avoir aucun repreneur. Surtout dans les zones rurales touchées par le désert médical. Un passage de relais qui pourra donner l’occasion au jeune médecin de reprendre le mobilier de tout le cabinet à un coût modique et ainsi de pouvoir ouvrir immédiatement les portes, sans laisser aucun patient de côté.
 

Passer une annonce dans les journaux locaux

Dans le cas d’une nouvelle installation, un médecin pourra informer les lecteurs des journaux de la commune de l’ouverture de son cabinet médical. Une nouvelle qui ne s’apparente pas à de la publicité et qui est tout à fait autorisée comme ce médecin à Viry-Noureuil sur le site de la mairie(4).
 

Se présenter à ses confrères

Les visites de courtoisie auprès des confrères installés autour de leur cabinet et des pharmaciens ne sont plus en vogue. Or, le spécialiste est susceptible d’envoyer des patients au médecin et le pharmacien sera sollicité par des clients pour leur recommander un praticien. De fait, si le jeune installé s’est présenté à l’officine, le pharmacien sera plus enclin à lui envoyer des clients. Ne pas hésiter non plus à intégrer une amicale pour mieux se fondre dans la communauté médicale.
 

Et, enfin… bien choisir sa plaque !

La plaque devra être visible et contrastée par rapport à la teinte de l’immeuble. Aujourd’hui, opter pour une couleur plus originale que le laiton et le noir constitue un plus. Ainsi, une plaque bleu foncé attirera davantage l’œil. Il ne sera toutefois pas possible de jouer sur la taille standard de 30 cm par 20 cm, sans néon. Les mentions devront rester sobres et jolies.
 
Nous remercions le Dr Deloffre, médecin généraliste, l’un des vice-présidents de MG France, responsable des dossiers juridiques, pour sa précieuse collaboration.
 

Christine Colmont 



 
(1) Les démarches sur le site Ameli.fr
 
(2)Ordonnance no 2014-1090 du 26 septembre 2014 relative à la mise en accessibilité des établissements recevant du public…
 
(3) Formulaire à télécharger
 
(4)http://www.viry-noureuil.com/fr/actualite/102220/ouverture-un-cabinet-medical-dr-andrei-ligia


Source : lequotidiendumedecin.fr