Énorme couac au CHU de Montpellier, une fausse alerte d’enlèvement sème la pagaille

Publié le 03/10/2015

Crédit photo : AFP

Un courrier électronique écrit par un agent du CHU de Montpellier et transmis à ses confrères des centres hospitaliers de la région est à l’origine d’une incroyable confusion. Jeudi 1er octobre en fin d’après-midi, les quelque 4 000 salariés du CHU de Nîmes ont reçu un message laissant à penser qu’un kidnapping avait avorté dans une clinique voisine. Or cette tentative n’a jamais eu lieu.

Le commissariat de police est formel : « Il n’y a eu aucune tentative d’enlèvement mercredi 30 septembre à la clinique Kennedy de Nîmes, juste le signalement d’un couple au comportement suspect, nous confie-t-on. Seule une main courante a été déposée. »

Le courrier électronique rédigé par l’agent du CHU de Montpellier a circulé dans les centres hospitaliers de la région et a affolé personnel médical et parents.

« Le commissariat de police de Montpellier a diffusé une alerte en fin d’après-midi sur la présence suspecte d’un couple de roumains, qui rôde dans la région à la recherche d’enfants, indiquait le message. Ils ont été signalés à plusieurs endroits dans l’Hérault et le Gard depuis deux semaines, abordant à chaque fois un enfant de 8 à 11 ans, qui se sont systématiquement enfuis. Le dernier signalement date d’hier, et plus inquiétant, ils ont été vus dans les parties communes de la clinique Kennedy à Nîmes, dans le service pédiatrie (…) » La suite du message contient une description physique précise des personnes suspectées et de leur mode de transport.

Énorme malentendu

« Il s’agit d’un énorme malentendu, assure la policière en charge de la communication de la sécurité publique à Montpellier. Il y a eu un amalgame de plusieurs affaires et des raccourcis faits par notre interlocuteur du CHU avec qui nous avons seulement conversé au téléphone. Jamais nous n’avons dit qu’il y avait eu tentative d’enlèvement à Nîmes, pas plus que nous n’avons donné de description du véhicule utilisé par ces personnes. »

De son côté, le CHU de Nîmes est embarrassé « d’avoir diffusé une information présentée comme un signalement de police alors qu’il n’en était pas un. » La direction du CHU de Montpellier confirme avoir eu le signalement de cette situation par le commissariat de police de Montpellier : « En l’absence de signalement écrit, le responsable sécurité du CHU a choisi de transmettre un message de vigilance à ses confrères responsables de la sécurité dans les hôpitaux du Languedoc-Roussillon. Si une erreur a été commise dans la retransmission de ces informations, le CHU le regrette. » « Ce message professionnel n’avait pour but que d’attirer leur vigilance sur ce sujet, dans le cadre de leur mission de sécurité des biens et des personnes dans les hôpitaux », explique le directeur adjoint Guillaume du Chaffaut.

Si cette affaire ne porte pas à conséquence, elle devrait néanmoins interroger hôpitaux et service de police sur leur communication préventive.

De notre correspondant à Montpellier Guillaume Mollaret

Source : lequotidiendumedecin.fr