LA RÉGION européenne de l’OMS, qui compte 53 pays, dont les membres de l’ex-Union soviétique, peut rester considérée comme exempte de polio mais une constante vigilance s’impose. C’est la conclusion de la commission régionale de certification de l’éradication de la poliomyélite, qui s’est réuni récemment à Copenhague.
C’est en 2002, trois ans après le dernier cas autochtone, signalé en Turquie, que l’Europe avait été déclarée indemne de polio. Mais la question de maintenir le statut de région libre de polio se posait après l’épidémie à poliovirus sauvage de sérotype 1, qui a touché en 2010 le Kazakhstan, la fédération de Russie, le Tadjikistan et le Turkménistan, avec 475 cas confirmés et 30 morts. La commission a constaté les efforts de tous les pays pour stopper le virus (surveillance épidémiologique, campagnes de vaccinations, sécurisation du transport de spécimens) et relevé qu’aucun nouveau cas n’avait été rapporté depuis septembre 2010. Elle a donc décidé de maintenir le statut de région sans polio, « une formidable nouvelle, selon la directrice régionale OMS, Zsuzsanna Jaka, et une reconnaissance du travail accompli par les États membres et leurs partenaires ».
Mais il faut rester vigilant, même si les progrès accomplis en Inde, source du virus importé en Europe, sont une autre raison d’être optimiste : aucun cas n’y a été observé depuis plus de six mois. À ce jour, la polio reste endémique dans 4 pays, outre l’Inde, l’Afghanistan, le Nigeria et le Pakistan. Au 16 août, 325 cas avaient été rapportés pour 2011. L’éradication mondiale est en vue, à condition que les fonds soient suffisants. Or, il manque encore 590 millions de dollars pour financer le plan stratégique 2010-2012 de l’Initiative mondiale pour l’éradication, d’un coût total estimé à 1 950 millions.
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