« CES RÉSULTATS sont extrêmement importants. L’ONUSIDA encourage l’ensemble des pays et des communautés à atteindre une couverture élevée des traitements antirétroviraux, à la fois pour le bien des personnes vivant avec le VIH et pour celui des communautés dans lesquelles vivent ces personnes », s’est réjoui Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). L’étude réalisée par le Centre des études démographiques et sanitaires apporte de nouvelles preuves en faveur de l’effet positif des traitements antirétroviraux sur la prévention des nouvelles infections à VIH. Elles confirment les résultats de l’étude HPTN052 menés chez des couples sérodifférents pour la plupart hétérosexuels qui montrait qu’un traitement précoce réduisait de 96 % le risque de transmettre le virus au partenaire non infecté. L’étude multicentrique, en double aveugle, qui devait se terminer en 2015 a été, compte tenu de l’ampleur du bénéfice obtenu, arrêté prématurément. Selon les spécialistes, l’étude HPTN052 constituait une étape importante qui pouvait « bouleverser le traitement et la prévention ».
Réduction de l’incidence.
Cette fois les résultats ont été obtenus à partir des données de surveillance du VIH recueillies depuis 2003 dans une région rurale du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. Ils montrent que dans les régions où la mise en place des traitements antirétroviraux est importante (supérieure à 30 %), la probabilité pour les personnes non infectées par le VIH de contracter le virus est inférieure de 38 % par rapport aux régions où ces traitements sont moins répandus (moins de 10 %).
Dans la région étudiée, 20 000 personnes vivant avec le VIH avaient accès à un traitement antirétroviral depuis 2004 dans le cadre de soins de santé primaires dispensés par le secteur public. Plus de 16 500 personnes séronégatives vivant dans la région étudiée ont été suivies de 2004 à 2011. Sur la période de l’étude, 1 413 personnes ont été infectées par le VIH, soit un taux d’incidence de 2,6 %. Dans les régions où plus de 30 % des personnes vivant avec le VIH recevaient un traitement antirétroviral, le taux d’incidence a été très inférieur à celui observé dans les régions où moins de 10 % des personnes vivant avec le VIH avaient accès à un traitement.
Ces dernières années, l’Afrique du Sud a élargi les critères d’accès aux traitements antirétroviraux, en permettant aux personnes qui vivent avec le VIH et dont le taux de CD4 est inférieur à 350 de débuter un traitement antirétroviral, conformément aux recommandations émises en 2010 par l’Organisation mondiale de la Santé.
« Ces résultats montrent clairement que l’incidence du VIH diminue du fait d’une couverture élevée des traitements antirétroviraux », a déclaré Frank Tanser du Centre des études démographiques et sanitaires en Afrique, à l’Université du KwaZulu-Natal (Afrique du Sud). « C’est la première fois que nous pouvons montrer de tels résultats dans une population. Il s’agit d’une découverte importante qui contribuera à orienter la riposte au sida », a-t-il conclu.
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