Si, à 50 ans, l’augmentation du risque cardiovasculaire est essentiellement portée par les modifications hormonales, celui-ci peut être exacerbé par le biais d’un syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS).
« Très largement sous-estimée, la prévalence du SAHOS chez la femme est probablement similaire à celle de l’homme (5 % des adultes pour les formes sévères, de 20 à 50 % pour les formes modérées à légères) mais, comme la présentation clinique est différente, plus discrète et souvent moins typique, ces femmes passent sous les radars, avertit le Dr Madiha Ellaffi, pneumologue allergologue (Albi), les critères de la maladie ayant été établis par rapport au profil masculin, à savoir le ronfleur en surpoids et somnolent en journée. Or, chez les femmes, on a par exemple une fatigue chronique excessive plus qu’une somnolence diurne, un sommeil peu réparateur, des insomnies d’endormissement, un syndrome anxiodépressif, des malaises à répétition non expliqués, une hypertension artérielle… »
Augmentation du risque CV
Traiter ces femmes est essentiel, au-delà de leur qualité de vie, car les apnées augmentent le risque cardiovasculaire. À un stade sévère de SAHOS, le risque d’accident cardiovasculaire est au moins triplé et, de manière générale, une personne apnéique a un risque doublé de diabète. « L’hypoxie induite est préjudiciable en particulier sur le plan cardiovasculaire, avec le phénomène d’athérosclérose, indique le Dr Marc Sapène, pneumologue (Bordeaux). Pour ces raisons, des apnées peuvent conduire à un accident vasculaire cérébral, un infarctus du myocarde, des troubles du rythme cardiaque, une insuffisance cardiaque, etc. »
Le risque le plus important lié aux apnées du sommeil est l’hypertension artérielle. « Au fil des mois, l’hypertension due au SAHOS devient permanente et doit être traitée par des médicaments antihypertenseurs, indique le Pr Patrick Henry, cardiologue (hôpital Lariboisière, Paris). Il est judicieux de rechercher des apnées du sommeil chez toute personne hypertendue, mais aussi en cas d’inefficacité des antihypertenseurs. Traiter le syndrome des apnées du sommeil améliore l’hypertension. »
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