Risque cardiovasculaire : résultats en demi-teinte pour le dépistage primaire
Dans une cohorte de 46 000 hommes âgés de 65 à 74, l’étude danoise Dancavas a comparé un programme de dépistage primaire (TDM cardiaque à la recherche de calcium coronaire, d’une fibrillation atriale et d’anévrismes ; mesure de la PA brachiale et à la cheville pour dépister artérite et HTA ; et bilan lipidique et glucidique) au suivi habituel. Un traitement médicamenteux était instauré en cas d’anomalies.
Le critère principal, la mortalité toutes causes à 5 ans, n’a pas été atteint (HR identique dans les deux groupes), avec en revanche une augmentation majeure du coût de prise en charge.
Par contre, quelques tendances sont prometteuses : la mortalité a diminué de 11 % dans la tranche 65-69 ans du groupe dépistage pour un surcoût nettement moindre et, si on considère un critère combinant mortalité toutes causes, AVC et SCA, le risque a été réduit de 7 % dans toute la cohorte.
La question maintenant est de savoir si d’autres critères ne devraient pas être choisis plutôt que la mortalité, et si le dépistage centré notamment sur l’imagerie ne pourrait pas être bénéfique chez les moins de 69 ans.
Cardiopathie ischémique : l’allopurinol n’améliore pas le pronostic CV
Si l’hyperuricémie est associée à une augmentation modérée du risque de complications coronariennes, la prescription d’allopurinol chez des patients atteints de cardiopathie ischémique, avec ou sans hyperuricémie mais indemnes de goutte, ne diminue pas le risque d’évènements cardiovasculaires graves et ne doit pas être recommandée en prévention secondaire en l’absence de goutte, conclut l’étude All-Heart.
Vaccination antigrippale : hautes doses, hauts bénéfices ?
L’infection grippale est associée à une augmentation du nombre de complications CV, avec un risque d’IDM multiplié par 6 la semaine suivant un épisode grippal, et un taux de 12 % d’événements CV après hospitalisation.
Le vaccin antigrippal quadrivalent haute dose est autorisé dans la plupart des pays pour les plus de 65 ans, mais ils sont sous-utilisés. L’étude danoise Danflu-1 confirme le bien-fondé de ce type de vaccins chez les plus âgés pour réduire la morbimortalité liée aux infections grippales. Elle a randomisé 12 551 patients âgés de 65 à 79 ans dont les caractéristiques correspondaient à la population globale pour recevoir soit la haute dose, soit la dose standard. Dans le groupe haute dose, le risque d’hospitalisation pour grippe ou pneumonie a été diminué (0,2 % vs 0,4 %), avec une moindre mortalité toutes causes (0,3 % vs 0,7 %). Aucune différence n’a été constatée entre les deux groupes en ce qui concerne la survenue d’effets secondaires graves.
Prévention secondaire : la polypill marque des points
En prévention secondaire après un IDM, une « polypill » associant aspirine, ramipril et atorvastatine réduit de 24 % les évènements du critère principal (mortalité CV, IDM, AVC ou revascularisation) par rapport au traitement standard, conclut l’étude Sécure. On constate en particulier une réduction de 33 % de la mortalité cardiovasculaire, la mortalité toutes causes étant identique dans les deux groupes.
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