Alors que le ralentissement des activités pendant le confinement a montré qu’il était possible d’améliorer rapidement la qualité de l’air et que la COP26 ouvrira ses portes à Glasgow fin octobre, les données sur les effets de la pollution atmosphérique sur la santé s’accumulent.
Rien que dans l’Hexagone, Santé publique France (SPF) a publié au cours des dernières semaines diverses études préoccupantes. À commencer par un travail mené en Auvergne-Rhône-Alpes qui confirme qu’une part non négligeable des cancers du poumon, des accidents vasculaires cérébraux, des passages aux urgences pour asthme chez l’enfant, et plus largement des hospitalisations pour causes cardiovasculaires ou respiratoires recensés dans la région seraient attribuables à l’exposition aux particules fines ou à l’ozone. De plus, une revue de la littérature complétée par des données françaises met en évidence des relations « robustes » entre exposition à long terme aux particules fines PM2,5 et diverses affections du système nerveux central, à l’instar des troubles du spectre autistique, des troubles dépressifs, des démences et de la maladie de Parkinson. Mais surtout, SPF a réestimé la mortalité attribuable à l’exposition aux particules fines à 40 000 décès par an – ce qui correspond à une perte d’espérance de vie de près de 8 mois.
De nouveaux critères de qualité de l’air
Dans ce contexte, les agences de santé appellent à durcir les normes. L’OMS vient de revoir ses critères de qualité de l’air, ce qu’elle n’avait pas fait depuis 2005, avec des seuils de référence pour la concentration dans l’air des polluants classiques (particules, ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre, monoxyde de carbone) bien plus exigeants. Même si ces nouvelles valeurs cibles ne sont pas contraignantes, elles devraient, d’après Sébastien Denys (SPF), « conduire les autorités (sanitaires de différents pays, ndlr) à une révision des valeurs réglementaires ». En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a déjà appelé à « revoir à la baisse les seuils d’information et d’alerte ».
En parallèle, preuve que la situation préoccupe, la Haute Autorité de santé devrait publier prochainement des recommandations sur la conduite à tenir en cas de pic de pollution atmosphérique.
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