Nouvelles recommandations sur l’arrêt cardiaque

Le rôle essentiel du premier témoin

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Publié le 15/02/2016

« Il est essentiel que le premier témoin effectue les bons gestes, a souligné le Dr Pascal Cassan, car c’est l’interaction entre le premier témoin et les services de prise en charge des urgences qui conditionne pour beaucoup la survie ». L’algorithme de prise en charge a donc encore été simplifié afin d’en faciliter la mémorisation et donner confiance au témoin, qui est très souvent un membre de la famille ou un collègue de travail. Il est ainsi préconisé, face à un sujet inconscient et ne respirant pas, d’appeler immédiatement les secours -directement ou avec l’aide d’un autre témoin-, avant de libérer les voies aériennes supérieures et de réaliser 30 compressions thoraciques, suivies de deux insufflations. Les recommandations précisent que cette réanimation doit être débutée même en cas de doute face à une personne qui s’effondre et ne réagit plus, car le fait de masser à cœur battant n’est pas délétère.
Cette séquence 30 compressions/deux insufflations à un rythme de 100 à 120/minute (soit 2 compressions par seconde) est poursuivie jusqu’à l’arrivée d’un défibrillateur automatique externe, en minimisant les interruptions afin de limiter les périodes de « no-flow ». Si le témoin ne se sent pas capable de réaliser les insufflations, il doit se concentrer sur les compressions. Les mains doivent être positionnées au tiers inférieur du sternum, en plaçant la main dominante au centre de la poitrine et en positionnant l’autre main par-dessus doigts croisés afin de réduire le risque de lésions des côtes. La profondeur des compressions doit être de l’ordre de 5 cm (sans dépasser 6 cm), en respectant idéalement le relâchement passif du thorax.
Chez le nourrisson, les causes ventilatoires en tête
Autre contexte, celui de la population pédiatrique, où les arrêts cardiaques sont rares et plus complexes à étudier. Le diagnostic est difficile, donc il importe de débuter la réanimation après une évaluation rapide en l’absence de signe de vie. Chez les nourrissons, les causes ventilatoires prédominent : il faut ainsi commencer par 5 ventilations après avoir vérifié la perméabilité des voies aériennes supérieures, rechercher à nouveau des signes de vie puis poursuivre dans l’attente des secours au rythme de deux ventilations/15 compressions (au mieux à deux pouces, sinon à deux doigts chez le moins d’un an, à une ou deux mains chez les plus grands). Chez les adolescents, les recommandations de l’adulte s’appliquent.

D’après la communication des Drs Pascal Cassan, président de la Croix-Rouge et Caroline Telion (Paris)
(1) http://www.cprguidelines.eu/

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9471