UNE RÉCENTE étude nord américaine montre que l’utilisation d’un scanner faiblement dosé pour ce dépistage du cancer broncho-pulmonaire a apporté les preuves d’un réel bénéfice.
En France, près de 40 000 nouveaux cas par an de cancers broncho-pulmonaires sont diagnostiqués. Si les formes de stade précoce sont curables à 80 %, les formes étendues sont en grande majorité mortelles. Les populations à risque sont clairement identifiées, les fumeurs et les anciens fumeurs. La mise en place d’un dépistage est donc possible. La question actuellement est de savoir quelles techniques utiliser pour un résultat optimum. Des études menées sur la radiographie pulmonaire et sur l’examen cytologique des expectorations ont montré l’inefficacité de ces deux techniques sur la diminution de la mortalité spécifique par cancer broncho-pulmonaire.
Depuis les années 1990 le scanner thoracique faiblement dosé est utilisé au Japon, aux États-Unis puis en Europe pour la détection de nodules. Rapide et moins irradiante, cette technique est plus sensible que la radiographie mais peu spécifique, décelant beaucoup de faux positifs. Néanmoins les résultats d’une étude randomisée récente nord-américaine (National Lung Screening Trial) ont apporté la preuve du bénéfice du scanner à faible dose. Plus de 53 000 participants âgés de 55 à 74 ans, fumeurs ou anciens fumeurs, ont été enrôlés de 2002 à 2004 ; 3 examens ont eu lieu jusqu’à 2007. De cet essai, il ressort, comme dans les études précédentes avec cette technique, un nombre important d’anomalies, dont la majorité n’était pas des cancers. Mais cette étude révèle que la mortalité spécifique était réduite de 20 % (p = 0,04) et que la mortalité globale était réduite de 6,7 % (p = 0,02). Elle montre donc clairement un bénéfice significatif pour le dépistage du cancer broncho-pulmonaire dans les populations à risque.
Ce type de dépistage couplé à une politique de lutte contre le tabagisme pourrait diminuer à long terme la mortalité par cancer broncho-pulmonaire.
Entretiens de Bichat, d’après une communication du Pr Bernard Milleron (hôpital Tenon, APHP, Paris).
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