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Limiter l’exposition radiologique en pédiatrie

Publié le 13/09/2012
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L’EXPOSITION aux rayons X chez les enfants doit être limitée en raison de leur particulière radiosensibilité et de leur espérance de vie, deux facteurs augmentant le risque de cancérogénèse à long terme.

Si les faibles doses d’irradiation en radiologie conventionnelle (< 100 MSv) sont inoffensives pour les enfants, par contre les scanners pourraient les exposer d’avantage aux risques radiques, notamment du fait d’indications parfois abusives. Il faut toutefois être conscient qu’une phobie des rayons X ne doit pas aboutir à ne pas utiliser des techniques d’imagerie permettant de poser des diagnostics précis et utiles. La meilleure attitude à adopter est d’optimiser et de justifier les indications d’imagerie, de préférer les indications non irradiantes aux examens radiologiques quand cela est possible. Le principe d’optimisation « ALARA » (acronyme de As Low as Reasonnably Achieved, c’est-à-dire, aussi faible que raisonnablement possible) appliqué au radiodiagnostic s’impose en radiopédiatrie : le but est la réduction du niveau d’exposition radique sans compromettre la qualité du diagnostic.

Dysplasie de hanche, selle turcique…

À titres d’exemples, l’échographie, l’IRM doivent être préférées le plus souvent possible à la radiologie conventionnelle, au scanner pour le diagnostic et/ou le suivi thérapeutique des dysplasies de hanche. En cas de retard de croissance, la radiographie de la selle turcique n’a plus lieu d’être dans les explorations complémentaires des insuffisances hormonales. Cela s’applique également pour des troubles neurologiques, céphalées, migraines, épilepsie… L’IRM a une place déterminante dans ces situations. Au niveau des hanches, le diagnostic et la surveillance de la luxation congénitale demandent une imagerie importante. Néanmoins la radiographie systématique à la naissance et/ou à l’âge de 3 mois est inutile et est remplacée avantageusement par l’échographie. Au niveau des membres, la radiosensibilité est inférieure à celle du tronc, la radiographie conventionnelle reste donc un pilier de la traumatologie. Toutefois en cas de troubles d’alignement (genu varum, valgum, pieds varus) troubles fréquents dans les premières années, la limitation des radiographies est conseillée, l’examen clinique étant suffisant.

Entretiens de Bichat, d’après la communication du Dr J.-L. Ferran (Institut Saint-Jean, Montpellier).

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 Dr M. D.-A.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9157