La maladie thrombo-embolique veineuse représente la troisième cause de décès cardiovasculaire dans le monde après les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux. « Les recommandations sont assez claires pour les premiers mois suivant l'événement initial, a rappelé le Pr Jeffrey Weitz, mais la question de la poursuite ou non du traitement anticoagulant à long terme constitue un challenge pour les praticiens ».
Une supériorité du rivaroxaban versus aspirine
C'est dans ce contexte qu'a été mise en place l'étude EINSTEIN CHOICE, qui a randomisé 3 396 patients ayant été traités par anticoagulants pendant 6 à 12 mois, pour recevoir du rivaroxaban 10 ou 20 mg une fois par jour ou de l'aspirine (ASA 100 mg/j) pendant 12 mois. Les deux dosages de rivaroxaban se sont montrés significativement supérieurs à l'ASA en termes de récidive thrombo-embolique, avec une réduction du risque relatif respectivement de 66 % pour la posologie de 20 mg/jour et de 74 % pour la posologie de 10 mg/jour. Les taux d'hémorragies graves ont été faibles, comparables dans les 3 bras thérapeutiques.
Moins de saignements qu’avec les AVK
Autre situation : les patients en fibrillation atriale (FA) qui doivent bénéficier d'une revascularisation, chez lesquels la stratégie antithrombotique optimale et sa durée ne sont pas formellement définies.
L'étude PIONEER AF-PCI a évalué la sécurité d'utilisation de deux dosages de rivaroxaban chez des patients en FA ayant une revascularisation avec pose de stent. Les 2 124 patients inclus ont été randomisés en 3 groupes : rivaroxaban 15 mg/jour + clopidogrel (ou prasugrel ou ticagrelor) pendant 12 mois, rivaroxaban 2,5 mg/jour + double antiagrégation plaquettaire pour une durée préspécifiée de 1,6 ou 12 mois suivie jusqu'au terme des 12 mois de l'association rivaroxaban 15 mg/j/ASA à faible dose (75 à 100 mg une fois/j), ou AVK + double anti-agrégation plaquettaire pour une durée préspécifiée de 1,6 ou 12 mois suivie jusqu'au terme des 12 mois de l'association AVK 15 mg/j/ASA à faible dose. Cette étude a permis de mettre en évidence une diminution des saignements dans les deux bras rivaroxaban comparativement au bras AVK. Suite à ces résultats, les autorités européennes viennent d'approuver l'association rivaroxaban 15mg/j+ inhibiteur du P2Y12 dans cette indication et la Société européenne de cardiologie a actualisé ses recommandations.
Un bénéfice de 20 % avec l’association rivaroxaban/aspirine
Enfin, dans la maladie coronaire ou l'artériopathie des membres inférieurs stables, l'étude COMPASS, dont les résultats ont été présentés en hotline au congrès (voir page XXXX) a démontré la supériorité de l'association rivaroxaban à « dose vasculaire » (2,5 mg deux fois par jour)-ASA 100 mg/jour comparativement à l'ASA 100 mg/jour seul. Le bénéfice clinique net, mettant en balance la baisse des AVC, des décès cardiovasculaires, des infarctus du myocarde et les hémorragies sévères, est de 20 %.
D'après les communications des Prs Jeffrey Weitz (Canada), Michael Gibson (Etats-Unis) et Salim Yusuf (Canada), lors d'une conférence de presse organisée par le laboratoire Bayer
Article précédent
Faire entrer plus de patients dans le traitement
Article suivant
Le concept de «vascular team»
Manger très salé double le risque
Les recommandations évoluent
Une recherche très active
De nouveaux objets connectés issus de partenariats laboratoire / start-up
Une étude preuve de concept dans l'hypertension artérielle moins sévère
COMPASS marque le retour des anticoagulants
Une voie thérapeutique sans précédent
Les femmes toujours sous-traitées
Faire entrer plus de patients dans le traitement
Tout un programme d'études cliniques
Le concept de «vascular team»
Faut-il abaisser encore plus le LDL-cholestérol ?
Privilégier l’ablation en cas d’insuffisance cardiaque associée
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature