4e PNNS : Santé Publique France lance le manger mieux

Publié le 25/10/2019
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Après avoir formulé les nouvelles recommandations de la 4e version du PNNS en janvier dernier, Santé publique France lance une nouvelle campagne d’information pour encourager les Français à modifier leurs habitudes alimentaires sans renoncer au plaisir de manger. Déployée pendant un mois à la télévision, sur les réseaux sociaux et sur le site mangerbouger.fr, la campagne encourage à modifier progressivement ses habitudes pour une meilleure hygiène alimentaire : « Commencez par améliorer un plat que vous aimez déjà. »

La campagne met l’accent sur deux catégories d’aliments particulièrement intéressants pour leurs qualités nutritionnelles et leur accessibilité économique : les légumes secs et les féculents complets (pain complet ou aux céréales, pâte et semoule complètes, etc.). Ces aliments ne sont pas assez présents dans les repas des Français : 60 % des adultes ne mangent pas de produits céréaliers complets, et 85 % ne satisfont pas la recommandation concernant les légumes secs, à savoir en consommer deux fois par semaine. Car ce sont bien le gras et le sucré qui trônent dans l’assiette : 83 % des adultes dépassent le seuil des apports en acides gras saturés recommandé (< 36 % des apports en lipides totaux), 63 % des adultes dépassent les 150 g de charcuterie par semaine et 30 % des adultes dépassent un verre par jour de boissons sucrées.

→ Si le slogan actuel concentre son propos sur les légumes secs et les féculents complets, les recommandations alimentaires pour les adultes sont reparties en trois catégories :

– augmenter sa consommation de fruits et légumes, de légumes secs et de fruits à coque non salés, son activité physique et le « fait maison ».

– aller vers les aliments bio, de saison, ou produits localement, une consommation en alternance de poissons gras et maigre, une consommation suffisante mais limitée de produits laitiers, des féculents complets, de l’huile de colza, de noix riches en oméga 3 et d’huile d’olive.

– réduire la viande, la charcuterie, l’alcool, les produits et les boissons sucrés, les produits salés, les produits avec un Nutri-Score D et E, le temps passé assis.

Pour la première fois, les recommandations intègrent aussi la dimension environnementale de l’alimentation.

→ Pour faciliter l’appropriation de ces messages nutritionnels, Sante publique France a développé différents outils numériques. Le site mangerbouger.fr regorge d’informations validées à destination des patients qui souhaitent ou doivent améliorer leur hygiène de vie : recettes, astuces pour cuisiner rapidement, explications sur le Nutri-Score. Un assistant prête main forte à l'élaboration hebdomadaire de menus, etc. Chacun peut évaluer son niveau d’activité physique, des suggestions sont faites selon l’âge ou les pathologies, etc.

→ L’enjeu est important, car si la France est plutôt bien positionnée en matière de nutrition par rapport à d’autres pays européens, la situation reste fragile, avec des inégalités sociales de santé persistantes. En France, selon l’étude Esteban, 32 % des adultes sont en surpoids et 17 % sont obèses.

Dr Linda Sitruk

Source : Le Généraliste: 2886