Nul ne sait encore combien empocheront les futurs patrons d’ARS (Agence régionale de santé), amenés à gérer des centaines de personnes et un budget colossal frisant le milliard d’euros, voire davantage. Une grille contractuelle est en cours d’élaboration, qui devrait être dévoilée fin juin - en même temps que les premières nominations de DG d’ARS. « Il y aura sans doute une importante part variable compte tenu des forts enjeux », estime un directeur d’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH).
Et aujourd’hui, combien gagne un patron d’ARH ? Tout dépend de la région : entre 108 000 et 111 000 euros (brut, et par an) dans les huit plus grosses régions, entre 102 000 et 104 000 euros partout ailleurs, sauf dans les DOM, où un directeur d’ARH est payé 110 000 euros. À ce salaire s’ajoute une prime annuelle, variable, d’au maximum 20 % du salaire, et qui dépend des objectifs atteints : réduction des déficits hospitaliers, développement de la chirurgie ambulatoire, rapprochement de tel et tel hôpital en prévision des communautés hospitalières de territoire... « On n’est pas surpayé, commente un directeur d’ARH en poste. Un de mes adjoints gagne 10 % de plus que mon salaire fixe grâce à son ancienneté. Un directeur général de CHU gagne à peu près autant qu’un directeur d’ARH. En plus, le DG de CHU est logé, et bien logé, alors que nous ne le sommes pas ».
Piloter un CHU, en fin de carrière, rapporte 103 000 euros par an (64 000 euros de salaire brut et 39 000 euros de prime de fonction, d’après le Centre national de gestion). En centre hospitalier, un directeur en fin de carrière (7ème échelon, emploi fonctionnel) reçoit 90 000 euros (salaire annuel brut et prime de fonction). Celui, de même échelon, mais qui n’est pas chef d’établissement, gagne presque autant : 86 000 euros. À ces revenus s’ajoutent le logement de fonction et une voiture de service. Les jeunes directeurs adjoints débutent à 2 900 euros brut mensuel.
Pour Philippe El Saïr, président du Syndicat national des cadres hospitaliers (SNCH), le compte n’y est pas, quel que soit l’âge du directeur d’hôpital : « Nous nous estimons très insuffisamment payés. À l’hôpital, le salaire du directeur est loin d’être le plus important. Les trois quarts des médecins gagnent plus que lui. Un directeur de clinique gagne deux à trois plus. Si la loi HPST renforce nos responsabilités, conclut Philippe El Saïr, il faut revoir notre fiche de paye ».
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