AP-HP : le personnel des urgences de Robert-Debré exerce son droit de retrait après une agression

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Publié le 07/09/2020
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Crédit photo : Phanie

Les personnels de l'équipe de nuit du service des urgences de l'hôpital pédiatrique Robert-Debré (AP-HP) ont fait valoir leur droit de retrait après une violente agression survenue samedi 5 septembre dans la soirée.

Vers 22 heures, un homme accompagné de sa femme s'est présenté à l'accueil demandant que leur fils soit pris en charge sur-le-champ. Ce dernier ne relevant pas de l'urgence, l'homme a été invité par l'infirmière d'accueil et d'orientation à patienter avec sa famille, conformément à la procédure. « Fâché » et « très alcoolisé » il s'en est alors pris physiquement à la soignante, contrainte d'appeler au secours les agents de sécurité présents ainsi que plusieurs collègues, relate au « Quotidien » Anne-Françoise Thiollier, du syndicat SUD Santé.

Mais le père de famille ne s'est pas calmé pour autant. Il a d'ailleurs été rejoint par son frère venu l'aider. C'est finalement la police qui finira par mettre fin au désordre en interpellant les deux agresseurs. Au total, une aide-soignante, une infirmière, une cadre de santé et les deux agents de sécurité ont été blessés, l'un d’eux s'est même vu prescrire dix jours d'incapacité temporaire de travail (ITT).

« C'est un événement exceptionnel par sa gravité mais pas par sa récurrence », analyse Anne-Françoise Thiollier. Sans réussir à l'expliquer, l'infirmière dit constater « une recrudescence des violences depuis la fin du confinement ».

Les équipes de nuit du service des urgences ont donc fait valoir leur droit de retrait. Dans la nuit de dimanche à lundi, seules les urgences vitales étaient prises en charge. Le reste de l'activité était renvoyé vers d'autres établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Une nouvelle réunion avec la direction ce lundi soir devrait reconduire cette mesure avant un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) exceptionnel mercredi.

Les personnels réclament la mise en place d'un sas de sécurité à l'entrée du service et l'embauche d'un médiateur. Ces deux revendications sont issues du mouvement de grève historique entamé en mars 2019 après une agression similaire survenue à l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP).


Source : lequotidiendumedecin.fr