« Pourquoi il faut réformer l’UNPS » : le Dr Rey, président démissionnaire, règle ses comptes

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Publié le 29/05/2015
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Crédit photo : Phanie

Le Dr Jean-François Rey (CSMF) présidait depuis juillet 2013 l’union nationale des professionnels de santé (UNPS), qui rassemble depuis plus de dix ans les membres de 24 syndicats de libéraux de santé les plus représentatifs. Il y a quelques jours, il a démissionné de son poste et a été remplacé par Daniel Paguessorhaye, président de la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR).

La démission subite du Dr Rey à trois mois du terme de son mandat a étonné certains observateurs. Contacté par« le Quotidien », il confie vouloir provoquer un électrochoc.

Dysfonctionnements et divergences

L’échec, fin 2014, des négociations interprofessionnelles qui devaient aboutir à la création de nouveaux modes de rémunération pour le travail en équipe, a été très mal vécu par l’ancien président des médecins spécialistes de la CSMF (UMESPE). « La production de l’UNPS a été bien maigre depuis dix ans. Ces négociations étaient l’occasion de créer un consensus de la profession libérale. Nous avons échoué ».

Dans un courrier de 4 pages adressé aux membres de l’UNPS dont « le Quotidien » a eu copie, le président démissionnaire appelle à réformer d’urgence l’instance créée en août 2004. Le médecin relate les dysfonctionnements de l’union et les « divergences stratégiques » qui ont inévitablement abouti à ce fiasco.

Corporatismes et intérêts personnels

« Le mythe de l’inter-professionnalité a volé en éclats au cours de cette négociation », n’ayant pas « résisté aux tensions des corporatismes et des intérêts personnels » avec l’affrontement des médecins traitants d’un côté, d’autres professions médicales ou paramédicales de l’autre.

Pour obtenir un accord, le président de l’Union défendait la négociation en parallèle de deux cadres juridiques, l’ACIP pour l’UNPS et l’ACI pour répondre à la problématique des maisons de santé [...] « Cette politique s’est heurtée aux velléités pré-électorales d’un syndicat minoritaire de médecins, soutenu activement par une directrice (de l’UNPS, ndlr) redoutant de perdre un pouvoir décisionnaire qu’elle n’aurait jamais du avoir en tant que salariée ». Selon lui, cette obstruction juridique a été un obstacle insurmontable.

Manque d’efficience

Amer, le Dr Rey remet en cause le fonctionnement interne de l’UNPS, « une organisation qui manquait d’efficience et d’efficacité face aux privilèges et à la course aux indemnités ».

Il se montre également très critique sur la production « extrêmement mince » des différents groupes de travail, « les nombreuses réunions sans réalisations concrètes » et « l’organisation chaotique » de son assemblée plénière. « Aucun de nos cabinets, aucune de nos officines, aucun de nos syndicats ne toléreraient un tel manque d’organisation », assène le Dr Rey.

Le médecin veut croire que l’UNPS saura se réformer, que l’assemblée plénière retrouvera toute sa légitimité, que son bureau sera élargi pour éviter une « représentativité limitée à un petit nombre qui décide de tout ».

Fin novembre 2014, l’UNPS avait livré sa version différente de l’échec des négos interpros. Elle affirmait alors que le montant prévu par l’assurance-maladie pour financer la coordination libérale était insuffisant et regrettait n’avoir eu aucune marge de manœuvre pour peser sur le modèle de rémunération.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr