Saturation des urgences : le Sénat épingle la ville, la CSMF tique

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Publié le 15/09/2017
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Crédit photo : S. Toubon

La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) dénonce la « vision partielle » du Sénat qui vient de rendre un rapport* sur la surcharge des urgences hospitalières.

Un très long chapitre de ce document porte en effet sur les « carences de la médecine de ville » expliquant pour partie la saturation des urgences : il pointe en particulier le(s) mode(s) d'exercice libéral « qui ne permet plus de répondre à l'ensemble des demandes », l'incapacité des cabinets de ville à absorber les recours aux soins non programmés mais aussi la valorisation insuffisante des consultations libérales en la matière. « Il en résulte que le périmètre de compétence des services d'urgences se trouve a priori illimité : en pratique, ils prennent en charge l'ensemble des soins que la médecine de ville ne peut ou ne veut plus assurer », peut-on lire dans le rapport.

De fait, selon la Cour des comptes, 43 % des passages aux urgences relèvent d'une simple consultation médicale et 35 % auraient pu obtenir une réponse auprès d'un médecin généraliste. « Au total, le modèle du médecin de famille aux horaires extensifs, dont une large part de l'activité était consacrée aux visites à domicile, a vécu, sans que l'évolution du numerus clausus n'ait anticipé ce basculement », constatent les sénateurs. Le rapport recommande de créer une lettre clé spécifique pour les consultations non programmées en libéral et de valoriser les visites à domicile des médecins généralistes.

Pour le samedi matin reconnu en garde

Selon la CSMF, cette approche n'est pas à la hauteur. « Créer une lettre clé spécifique ne répondra pas aux difficultés des médecins libéraux qui ont besoin d’une valorisation nette de la prise en charge des soins non programmés, avec une organisation adéquate », recadre le syndicat. La centrale du Dr Jean-Paul Ortiz réclame des moyens concrets pour favoriser en amont la coordination entre généralistes et spécialistes libéraux de proximité et l'élargissement de la permanence de soins ambulatoires (PDSA rémunérée comme telle avec des majorations) « non seulement au samedi matin mais dès 19 heures en semaine ».

*Les urgences hospitalières, miroir des dysfonctionnements de notre système de santé. Rapport de trois membres de la commission des affaires sociales du Sénat : Laurence Cohen (CRC, Val-de-Marne), Catherine Génisson (SOC et républicain, Pas-de-Calais) et René-Paul Savary (LR, Marne)


Source : lequotidiendumedecin.fr