Huit ans avant la convergence totale

La guerre des tarifs fait rage

Publié le 28/10/2009
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LA CONVERGENCE totale des tarifs des hôpitaux publics et des cliniques privées a beau avoir été avant l’été repoussée de 2012 à… 2018, les deux secteurs s’étripent depuis quelques mois sur le sujet. À coup de communiqués et de contre-communiqués, de campagnes et de contre-campagnes, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) et la Fédération hospitalière de France (FHF) ne sont plus en guerre de tranchées ; la bataille a désormais lieu en terrain tout ce qu’il y a de plus découvert. Et elle fait tant de bruit que, à l’instar du président de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Jean-Marie Le Guen, recherchent des solutions radicales pour déminer le dossier (voir ci-dessous).

Que le gouvernement ait fait passer des éléments de convergence tarifaire dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale – PLFSS ( « quelques dizaines de tarifs de groupes homogènes de séjour » sont concernés, « notamment dans le domaine de la chirurgie ambulatoire ou à sévérité légère », pour une économie attendue de 150 millions d’euros) n’a rien arrangé.

Le privé, lui, veut plus, et il trace son sillon. Sa dernière salve a été tirée en direction des élus. À 300 parlementaires, la FHP a fait parvenir un livret de 8 pages intitulé « Arrêtons de jouer avec notre Sécu ! » et militant activement pour la convergence rapide des tarifs. L’argumentaire reste le même que celui déployé pendant l’été à destination du grand public (campagne « Osons le tarif unique pour sauver la Sécu ! ») ; les chiffres sont chocs. « Un séjour dans un hôpital coûte 60 % plus cher que dans une clinique ou un hôpital privée, honoraires médicaux et dépassements d’honoraires inclus. Sur ces bases, le surcoût pour l’assurance-maladie est de 8 milliards d’euros par an », ont pu lire sur cette plaquette les députés et sénateurs. La riposte de la FHF a été immédiate : « On peut faire varier, au gré de sa fantaisie, le surcoût supposé de l’hôpital public, qui serait passé de 37 à 60 % en quelques semaines. » ; et pour enfoncer le clou : « Sans doute (le secteur privé) , en dépit de ses déclarations récurrentes, est-il assez lucratif pour s’offrir à grand prix le luxe d’une campagne de dénigrement. »

 K.P.

Source : lequotidiendumedecin.fr