Sommet des managers hospitaliers de l’UE

Les hôpitaux publics européens soignent leur communication

Publié le 29/03/2010
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À L’INITIATIVE des Hospices civils de Lyon (HCL) et de l’Association européenne des directeurs d’hôpitaux (AEDH), présidée par Paul Castel, directeur des HCL, une trentaine de managers hospitaliers représentant 24 états membres de l’UE étaient réunis à Lyon, le 26 mars. La communication hospitalière, la qualité des soins, la coopération public-privé et le lobbying auprès de la Commission européenne étaient au menu. Avec une tonalité très « marketing ».

Savoir-faire mais aussi faire savoir. La formule est loin d’être surannée, et peut-être les directeurs d’hôpitaux français font-ils, pour certains du moins, le constat d’avoir pêché par manque d’ambition, en termes de marketing, comparés à leurs homologues européens. Ceci en dépit d’une caractéristique « historique » qui fait de la France « l’un des pays où l’offre de soins hospitaliers privés à but lucratif est la plus importante », indique Paul Castel.

Une récente enquête sur la communication hospitalière, à laquelle l’AEDH a participé, vient de révéler que les managers hospitaliers européens avaient globalement adopté une démarche plus offensive quant à la valorisation des points forts de leurs établissements et la promotion de leurs services. D’où le lancement, à Lyon, d’un premier réseau européen des communicants hospitaliers qui permettra l’échange d’idées et de pratiques. L’autre grande initiative qui germe du terreau de cette rencontre est la création d’un réseau de jeunes directeurs d’hôpitaux au sein même de l’AEDH, « une sorte de Think Tank, qui a pour vocation de mettre en commun les idées et les expériences », confirme le directeur général des HCL qui précise que l’association se donne aujourd’hui deux ans pour conduire toute une série de grands travaux.

Innover.

À commencer par une réunion, prévue en septembre prochain à Zurich en Suisse, qui portera sur la qualité et l’efficience à l’hôpital. Puis une autre, déjà programmée pour 2014 en Grèce, laquelle abordera les innovations en matière de management et de système d’information.

En dépit des systèmes de santé et de l’histoire singulière de chacun des états membres de l’UE, « nous avons tous les mêmes problématiques », rappelle Paul Castel qui cite « le vieillissement de la population, la judiciarisation, l’augmentation des coûts de la santé… ». Aussi, les managers réunis à Lyon ont-ils échangé sur les coopérations existantes et possibles entre secteurs public et privé, même si le constat, en filigrane, de ces échanges reste qu’en Europe, le public n’assure pas la même mission que le privé, et que l’instrument le plus important reste la régulation, et non l’inverse.

Au-delà de cette question, l’AEDH, interlocuteur désormais reconnu par la Commission européenne, souhaite clairement intensifier le lobbying, afin de peser à l’échelle européenne sur l’élaboration des directives pour donner un éclairage qui ne sera pas celui des directeurs de l’hospitalisation privée ou de l’industrie pharmaceutique.

 DE NOTRE CORRESPONDANTE CAROLINE FAESCH

Source : Le Quotidien du Médecin: 8739