Les Hospices civils de Lyon adoptent leur plan de sauvetage

Paul Castel : « On allait droit dans le mur »

Publié le 15/07/2009
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LE QUOTIDIEN – Le Conseil d’administration des Hospices civils de Lyon HCL) a adopté un projet d’établissement en forme de plan de sauvetage. Le vote n’a rien eu d’une formalité…

PAUL CASTEL – Il a été l’aboutissement d’une très large concertation. Il y a eu des AG, de multiples rencontres avec les médecins… au total, plus d’une centaine de réunions ont été organisées. La Commission médicale d’établissement a adopté ce projet la première à une très large majorité, le Comité technique d’établissement a voté contre.

Est inscrit dans le plan, le nécessaire retour à l’équilibre pour la fin de 2013 et cela passe en partie par un effort de maîtrise sur la masse salariale. 800 postes vont être supprimés entre 2008 et 2013 ; personne n’est licencié puisqu’il s’agit de non-remplacements de départ à la retraite qui touchent très peu le personnel soignant mais davantage les postes administratifs, logistiques, médico-techniques…

Peut-on dire que vous réduisez sérieusement la voilure ?

Non, il s’agit d’un accompagnement de réorganisations. Aux HCL, rappelons-le, un gigantesque chantier est en cours (des ouvertures d’établissements sont prévues, des regroupements sont programmés…). Tous ces chantiers sont confortés. Par ailleurs, les postes non remplacés doivent être remis en perspective : il s’agit de 800 postes sur un total de 17 000 emplois non médicaux et 5 000 emplois médicaux. Je souligne au passage qu’il y a eu un effort du côté des médecins puisqu’en 2008, 8 praticiens hospitaliers équivalents temps plein n’ont pas été remplacés et 10 en 2009.

La gestion d’un tel chantier n’est-elle pas très complexe ?

Elle est en tout cas possible dès lors que le projet s’accompagne d’une modernisation, d’une amélioration de l’efficience. Il faut évidemment décupler la pédagogie et l’information, l’écoute sociale. Et il est vrai que c’est un très gros chantier. Considérons toutefois que si on avait continué à mener la politique qui était celle de 2007 – et il y avait alors 740 millions d’euros de dettes –, le montant de la dette aurait atteint 1,2 milliard d’euros en 2012, on allait droit dans le mur !

Le projet adopté comporte un important volet immobilier. En quoi consiste-t-il ?

Les HCL ont un énorme patrimoine immobilier qui demande à être optimisé. Nous avons donc un plan de cession de terrains et d’immeubles mais attention, la dimension sociale de cette question (des personnels soignants sont logés par les HCL) ne passe pas à la trappe. Pour le reste, notre patrimoine qui jusqu’en 2007 nous rapportait en 5 et 7 milliards d’euros par an nous en a rapporté 8 millions en 2008, nous en rapportera 15 millions en 2009 et notre objectif est d’atteindre 30 millions d’euros entre 2010 et 2013.

 PROPOS RECUEILLIS PAR KARINE PIGANEAU

Source : lequotidiendumedecin.fr