À l'hôpital, toujours moins de lits mais des capacités ambulatoires en croissance constante

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Publié le 29/07/2021
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Crédit photo : Phanie

Entre 2003 et 2019, la tendance à l'hôpital est très claire : on observe une diminution continue des places d'hospitalisations complètes en parallèle d'une hausse des capacités de prise en charge ambulatoire. Le très exhaustif panorama 2021 (sur les chiffres de 2019) des établissements de santé de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), rattachée au ministère de la Santé, le prouve une fois de plus.

En 2019, 393 000 lits d'hospitalisation complète ont été dénombrés dans les établissements de santé de France contre 396 000 l'année précédente. Soit une baisse d'environ 1,5 % en un an. Depuis 2003, pas moins de 76 000 lits ont disparu, note la Drees. Ce mouvement s'accompagne sans surprise d'une réduction de l'activité en hospitalisation complète. En 2019, les hôpitaux français ont réalisé 100 000 séjours de moins que sur l'exercice précédent pour un total de 11,7 millions de prises en charge.

Là encore, la Drees observe une dynamique de long cours. « Depuis une vingtaine d'années, le nombre de séjours en hospitalisation complète diminue. Après une relative stabilisation au début des années 2010, due notamment au vieillissement de la population, ce mouvement de recul a repris depuis 2013 », écrit-elle.

+29 000 places depuis 2003

Parallèlement, les capacités ambulatoires des établissements français progressent de manière continuelle notamment dans les cliniques privées à but lucratif. Ces dernières sont responsables des trois quarts de l'augmentation de 2,6 % de l'activité en hospitalisation partielle observée en 2019. En comparaison, les hôpitaux publics ont joué un rôle minime (0,1 %). Tous secteurs confondus et toutes disciplines confondues, 17,6 millions de prises en charge ambulatoires ont été réalisées sur l'année.

En conséquence, et avec la multiplication des actes réalisable en ambulatoire − de la pose de prothèse de hanche à la chirurgie thoracique sur enfant jusqu'à des interventions lourdes sur l'appareil digestif − le nombre de places augmente continuellement depuis les années 1980. Entre 2018 et 2019, elles sont passées de 77 000 à 79 000 pour un total de 29 000 places supplémentaires depuis 2003, la majorité en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO).

L'Île-de-France bonne élève

En Île-de-France, cette dynamique s'observe très concrètement. Dans un récent communiqué, l'Observatoire régional de la chirurgie ambulatoire (ORCA), a annoncé que 60 % des interventions franciliennes étaient désormais proposées sans nuitée. Ce bon score n'a quasiment pas pâti de la crise sanitaire. Si lors du premier confinement la chirurgie ambulatoire a diminué de plus de 60 % comme l'essentiel des activités programmées, cette diminution n'était que de 3 % pendant l'automne.

« La chirurgie ambulatoire dans un contexte sanitaire difficile offre l'avantage de pouvoir assurer une continuité des interventions. Les risques d'exposition au virus ainsi qu'à toute autre infection bactériologique sont très significativement réduits, puisque le patient rentre chez lui quelques heures seulement après l'opération », explique le Pr Henri-Jean Philippe, gynécologue-obstétricien et coordinateur médical de l'ORCA. Reste à savoir si cela suffira pour atteindre l'objectif de 70 % d'interventions réalisées en ambulatoire en 2022 fixé par le gouvernement.


Source : lequotidiendumedecin.fr