Protection sociale complémentaire des hospitaliers : les priorités du nouveau président de la MNH

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Publié le 13/10/2021

Crédit photo : MNH, Bernard Custidio

Pour succéder à Gérard Vuidepot, président de la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) depuis 1997 et qui a choisi d'écourter son dernier mandat devant s’achever en 2023, c’est un directeur d’hôpital en activité qui a été élu par le conseil d’administration le 15 septembre dernier. Âgé de 50 ans, Benoît Fraslin est directeur du Centre hospitalier Sud Seine-et-Marne à Fontainebleau et de trois Ehpad.

Ce diplômé de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes en 1998, qui a exercé des fonctions de direction dans plusieurs hôpitaux publics, essentiellement en Île-de-France, est membre du conseil d’administration de la MNH depuis 2017 et 4e vice-président chargé des affaires financières et prudentielles depuis 2020.

Il préside désormais la mutuelle ainsi que le groupe Nehs* créé en 2018 par la MNH dans une stratégie de diversification de ses actifs qu’elle entend poursuivre. Plusieurs secteurs du groupe sont en croissance notamment dans la gestion des déchets hospitaliers ou la prise de rendez-vous médicaux en ligne. Ainsi, Keldoc, l’une des trois plateformes retenues par l’État pour les prises de rendez-vous de vaccination contre le Covid, a atteint 15 % de ce marché.

Big bang

Pour sa part, Gérard Vuidepot conserve la présidence de la branche prévoyance de la MNH. « Je souhaite inscrire ma présidence dans une dynamique d’ouverture, de dialogue et de démarches partenariales avec l’ensemble de notre écosystème qu’il soit mutualiste ou professionnel », a déclaré son successeur, après lui avoir rendu hommage.

Ce changement de présidence intervient alors que le secteur s’apprête à connaître des bouleversements importants. Le big bang attendu est celui de la « protection sociale complémentaire » (PSC) des hospitaliers. En effet, à l’instar de la complémentaire santé collective et obligatoire dans le privé depuis 2016, financée au moins à moitié par l’employeur, les hospitaliers devraient bénéficier d’un système équivalent. En effet, les dispositifs historiques et spécifiques, notamment sur les soins gratuits, des personnels de la fonction publique hospitalière ont montré leurs limites.

C’est pourquoi une ordonnance de février dernier est venue fixer un cadre à une réforme qui devra être mise en œuvre au plus tard en 2026, dans les trois fonctions publiques. Dans ce marché qui s’annonce très concurrentiel, la MNH, qui couvre déjà par des contrats collectifs des personnels dans les ESPIC (secteur privé non lucratif), entend trouver des alliances dans les prochains mois. « Il va falloir veiller à organiser la portabilité des droits, précise Benoît Fraslin. Nous allons également être très attentifs à la soutenabilité du dispositif, à l’équité de traitement et à la solidarité intergénérationnelle. »

Promotion de la santé

Pour l’heure, la mutuelle veut également poursuivre ses actions dans le domaine de la prévention et de la promotion de la santé. Pendant la crise du Covid, elle a notamment soutenu l’association Soins aux professionnels de santé (SPS) pour mettre à disposition un dispositif d’accompagnement psychologique disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, via un numéro vert et une application.

Avec les autres adhérentes de la Mutualité française, la MNH a également proposé à ses bénéficiaires, depuis mars, la prise en charge de quatre consultations de psychologues en accès direct. « C’est un dispositif qui s’est inscrit dans la continuité de nos actions, insiste Benoît Fraslin. Nous allons le maintenir et l’évaluer. Il sera complémentaire du remboursement des consultations de psychologues que vient d’annoncer le gouvernement ». Plus largement, la mutuelle souhaite poursuivre ces actions ciblées dans le domaine de la qualité de vie au travail.

* Nehs, nouvelle entreprise humaine en santé, dont fait partie le Groupe Profession Santé (GPS), éditeur du « Quotidien »


Source : lequotidiendumedecin.fr