Psychiatrie, grand âge, pertinence des actes : au salon hospitalier SantExpo, le patron de la FHF presse Véran de concrétiser les chantiers promis

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Publié le 09/03/2021
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Crédit photo : S.Toubon

Covid-19 oblige, le salon SantExpo, rendez-vous incontournable du monde hospitalier, se déroule entièrement en virtuel depuis ce mardi. Avant son déplacement à Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre), en compagnie de Jean Castex, le ministre de la Santé Olivier Véran, s'est prêté au jeu des questions/réponses lors de la séance inaugurale avec le président de la Fédération hospitalière e France (FHF), Frédéric Valletoux.

Sur le front de l'épidémie, Olivier Véran a assumé la stratégie gouvernementale pour éviter la saturation des hôpitaux et des réanimations « au prix d'importants efforts demandés aux Français et à l'hôpital pour se réorganiser ». Le neurologue a félicité au passage l'engagement des hospitaliers depuis le début de cette crise. « Tout le monde a regardé dans la même direction. Il n'y a plus de différence entre directeur, médecin, infirmier ! L'objectif était de sauver les vies et de réorganiser ce qui pouvait l'être. Il y a une émulation collective. »

Technostructure

Pour consolider durablement le secteur, le ministre a mis en avant le plan de 19 milliards d'euros pour l'investissement en santé sur dix ans (volet du Ségur détaillé ce mardi et incluant 13 milliards de reprise de dette hospitalière), les 8 milliards d'euros déjà connus de revalorisation des métiers à l'hôpital, une « juste reconnaissance », ou encore le changement des règles de gouvernance (même si les syndicats de praticiens hospitaliers sont loin d'être convaincus des textes en préparation sur ce chapitre). 

Face aux critiques contre les règles administratives « trop rigides » ou la « technostructure » hospitalière, Olivier Véran a reconnu qu'il fallait sortir de « certains dogmes » pour faciliter le quotidien des soignants. Le ministre a cité « l'organisation du temps de travail » pour permettre aux acteurs de trouver de la souplesse.

Psychiatrie, un besoin d'équité

En phase avec les objectifs, le patron de la FHF, Frédéric Valletoux, a salué le soutien de l'État mais a insisté sur la nécessité d'un plan global. « Le diagnostic pointait les dysfonctionnements pas seulement de l'hôpital mais de tout le système de santé », a-t-il recadré. La FHF juge notamment prioritaire une meilleure régulation des dépenses de santé via la pertinence des actes, un chantier en jachère. « Après la crise, nous pouvons prendre le temps pour travailler sur ce sujet », a-t-il plaidé.

La Fédération attend aussi les réformes « lourdes » sur la santé mentale/psychiatrie et le grand âge. « Il y a un besoin d'équité entre les secteurs public et privé sur la psychiatrie qui, du point de vue du financement, ne sont pas traités de la même manière », revendique le maire de Fontainebleau. Concernant le grand âge, il y a « un besoin fort de capacités d'hébergement et de financement pour faire face au choc démographique à venir ». « On a déjà d'innombrables rapports. Maintenant, on est dans le "faire" qui présente un certain coût. il faut se saisir du sujet qui devait être un marqueur du quinquennat. »

Le ministre de la Santé affirme qu'il n'est pas resté les bras croisés face au chantier de l'autonomie. Création de la cinquième branche de la Sécurité sociale, investissement au profit du secteur des EHPAD avec le volet numérique et de la revalorisation des métiers du soin via le Ségur de la santé… « On a obtenu tout cela en six mois. Il faut encore aller plus loin », admet Olivier Véran. Le ministre cite « la médicalisation de la gouvernance des EHPAD », « l'augmentation du taux de personnel par rapport aux résidents », la mise en place « d'un forfait » pour mieux rémunérer la qualité et le volet ambulatoire avec la prise en charge à domicile.


Source : lequotidiendumedecin.fr