« Socialement inacceptable » : la suppression des RTT ne passe pas auprès des agents et des soignants du CHU de Nancy

Publié le 08/06/2021

Crédit photo : S.Toubon

Quelque 700 soignants et salariés des hôpitaux, selon la préfecture, ont manifesté ce mardi dans les rues de Nancy pour dénoncer la suppression des RTT pour les 1 200 agents administratifs et techniques du CHRU de cette ville.

Les manifestants, parmi lesquels on distinguait quelques blouses blanches, se sont rassemblés en début d'après-midi dans la cour d'honneur de l'établissement, derrière des banderoles proclamant « Mes RTT c'est sacré » ou encore « Touche pas à mon poste ».

Le cortège a ensuite parcouru les rues de Nancy dans une ambiance bon enfant jusqu'au siège de l'Agence régionale de santé (ARS) Grand Est où les syndicats ont été reçus. Durant la journée, 1 300 grévistes ont par ailleurs été recensés au sein de l'établissement, selon les syndicats.

Plan de reconversion

Au cœur de leurs revendications : le placement, annoncé fin mai par la direction, de tous les agents des services supports - secrétariats médicaux, directions administratives, logistiques et techniques - en cycle de 35 heures, ce qui ne leur permet plus de générer de RTT. Ce projet s'inscrit dans un plan plus large visant à reconvertir 150 équivalents temps plein (ETP) administratifs, techniques et logistiques en 133 ETP soignants.

« Comment peut-on taper sur les hospitaliers alors qu'on n'est pas encore sorti de la crise Covid ? », a déclaré à l'AFP Ophélie Opfermann, infirmière et secrétaire CFDT au CHU, fustigeant une mesure «socialement (...) inacceptable». «C'est un scandale de demander aux hospitaliers de sacrifier leur repos pour toujours plus de profits et d'économies », a renchéri Sophie Perrin-Phandinh, infirmière et secrétaire CGT.

« Je comprends la difficulté et les problèmes que ça peut susciter», a tempéré Jérôme Malfroy, directeur du département Ressources humaines et Affaires sociales de l'établissement, tout en jugeant «important de rappeler » que, « si cette orientation permet de remettre du personnel soignant au lit des malades, il est légitime qu'elle soit étudiée».

Le CHRU de Nancy a été un temps visé par un plan envisageant la suppression d'environ 600 postes. Mais en mars, le ministre de la Santé Olivier Véran a finalement annoncé un investissement de l'État de 420 millions d'euros afin de le restructurer, assurant que sur les 600 emplois menacés, 300 allaient être maintenus.

 

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr