Pour désengorger les urgences, l'AMUF veut salarier des médecins en centres de santé

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Publié le 17/10/2017
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Crédit photo : S. Toubon

L'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a présenté ce mardi ses propositions pour lutter contre l'engorgement des urgences – qui ont vu passer cette année quelque 21 millions de patients – et mieux prendre en charge la population.

« L'hôpital est sous pression financière, il a atteint un seuil et risque de s'écrouler, alerte le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l'association. Il faut trouver d'autres solutions, et nous en avons une pour la ville : créer plus de centres de santé, où les médecins et les autres professionnels de santé sont salariés ! »

Selon l'urgentiste, ces centres de santé, rattachés aux hôpitaux, doivent être équipés en plateaux techniques afin de pouvoir réaliser rapidement des examens de biologie ou des radios. « Grâce à un roulement des équipes, on pourrait ouvrir ces centres jusqu'à 22 heures le soir, et prendre ainsi en charge la majorité de la population », détaille le Dr Prudhomme.

Moratoire sur les fermetures

L'AMUF est également revenue sur les fermetures de services d'urgence survenues cet été, par manque de médecins, comme à Castelnaudary, de Quillan dans l'Aude, ou de Saint-Vallier dans la Drôme. De même, « plusieurs démissions » auraient eu lieu aux urgences de l'hôpital Beaujon à Clichy (Hauts-de-Seine), tandis que la Creuse ne compterait plus que trois médecins urgentistes sur tout le département. « Nous sommes très inquiets de cette situation, et les mesures prises dans le prochain PLFSS, avec un ONDAM à 2,2 % pour l'hôpital ne sont pas tenables », dénonce le Dr Patrick Pelloux, président de l'AMUF.

L'association, qui a de nouveau évoqué les fermetures de Bichat et Beaujon en vue de l'implantation du grand hôpital Nord en Seine-Saint-Denis, et de l'hôpital de Garches, demande par ailleurs au gouvernement un moratoire sur les fermetures d'hôpitaux.

Du mieux sur le temps de travail

Seul point positif pour l'AMUF, l'application de la réforme de l'organisation du temps de travail des urgentistes, arrachée à Marisol Touraine en décembre 2014, qui semble se mettre en place petit à petit dans les 690 services d'urgences hospitalières de France, ce qui n'était pas le cas il y a quelques mois.

Cet accord limite à 39 heures le travail posté auprès du patient (généralisation du décompte horaire) et identifie un temps pour les activités non cliniques. « Selon les chiffres de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS – ministère), 90 % des services d'urgences l'appliquent, souligne le Dr Pelloux. Malheureusement, on constate que les 10 % restants sont souvent des CHU… »


Source : lequotidiendumedecin.fr