Samedi, en fin de matinée, « un monsieur est venu aux urgences pour une brûlure et des individus trouvaient que la prise en charge (médicale) n'était pas assez rapide », a raconté Sylvain Batard, délégué syndical CFDT à l'hôpital de Challans, situé à 60 km au sud de Nantes. « Ils se sont agités et ils ont voulu tout casser à l'entrée des urgences. Dans leur énervement, un collègue qui passait pour prendre sa pause sur le parking a été sauvagement agressé », a-t-il déclaré, précisant que « l'agression s'est passée dans le quart d'heure suivant leur arrivée ».
D'après la procureure de la République des Sables-d'Olonne, Gwenaëlle Cotto, la victime a été frappée par « une seule personne qui était accompagnée par d'autres » à l'hôpital. Dimanche soir, ce suspect était « toujours en fuite », a précisé la magistrate. « Les investigations se poursuivent pour le retrouver », a-t-elle dit, précisant qu'une enquête pour « violences sur personnel de santé avec ITT supérieure à huit jours » avait été ouverte par le parquet.
Service fermé pendant plusieurs heures
Selon le président de Samu-Urgences de France (SUdF), le Dr Marc Noizet, la victime est « un brancardier qui passait par là », laissé « au sol, inconscient ». Il « a subi de graves lésions qui lui valent d'être en soins intensifs encore aujourd'hui (dimanche) », a-t-il indiqué hier.
Le brancardier a depuis été « entendu par la gendarmerie », a précisé plus tard Francis Saint-Hubert, directeur du groupe hospitalier de Vendée. À la suite de cette agression, le service des urgences de l'hôpital de Challans a été fermé « pendant plusieurs heures », ajoute le Dr Marc Noizet. « Les équipes sont très choquées », souligne le délégué syndical CFDT Sylvain Batard. Une cellule de soutien psychologique pour l'équipe a été mise en place.
« Odieux » pour Valletoux, « intolérable » pour Vautrin
Cette « violence gratuite, nous ne la comprenons pas et les soignants ne la comprennent pas non plus », a regretté le directeur du groupe hospitalier. La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a qualifié cette agression d’« intolérable », souhaitant que cet acte soit « fermement condamné ».
Le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, a dénoncé de son côté un « acte odieux et lâche ». « Un hôpital est un sanctuaire. Aucune violence envers le personnel soignant ne peut être tolérée », a-t-il dit, déclarant apporter son soutien au « brancardier des urgences gravement blessé ». Sur France Info, ce lundi 8 avril, le ministre a indiqué que les agresseurs n’avaient toujours pas été retrouvés, mais que la captation par la vidéo allait permettre de faire progresser l’enquête.
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