Vote des députés contre l'obligation vaccinale : « choc » et « message délétère » pour des professionnels du secteur

Publié le 05/05/2023
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Crédit photo : Phanie

Le vote en première lecture par l'Assemblée nationale de l'abrogation de l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 – à la faveur d'une proposition de loi PCF – continue de susciter remous et réactions au sein de la communauté des professionnels de santé. Dès l'adoption du texte, plusieurs organisations syndicales ou institutions du secteur sont montées au créneau estimant que ce vote renforçait les positions des opposants aux vaccins, voire des mouvements complotistes.

Le Dr Jean-Marcel Mourgues, vice-président du conseil national de l'Ordre des médecins, évoque son « incompréhension » alors que « le Covid continue de rendre malade et de tuer beaucoup de monde. Aujourd'hui encore, le Covid tue plus que la grippe, avec 206 morts en France sur la dernière semaine d'avril. Il ne faut pas baisser la garde même si nous ne sommes plus dans la même gravité qu'il y a trois ans ».

Le lit des antivax 

« Remettre en cause la vaccination obligatoire des soignants est un désastre en termes de santé publique et de message adressé à la population, juge pour sa part Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). C'est une décision irresponsable, qui fait le lit des antivax et hypothèque toutes les chances d'avoir une vaccination de masse de la population en cas de retour d'une épidémie de masse. »

À l'hôpital aussi, certains expriment leur consternation. « Malheureusement, une forme d'inconséquence et de facilité l'a emporté » chez les députés, regrette de son côté Arnaud Robinet, maire de Reims (Horizons) et président de la Fédération hospitalière de France. « Soyons clairs, la vaccination fonctionne et reste un élément fondamental de protection des plus fragiles comme des professionnels », recadre-t-il. 

Alors que la proposition de loi doit être examinée par le Sénat, ce vote n'a pas manqué de faire aussi réagir sur Twitter.

 

F.P. (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr