François Aubart quitte le syndicalisme

Un psychiatre prend la tête de la CMH

Publié le 02/02/2012
Article réservé aux abonnés
1328149006320124_IMG_76598_HR.jpg

1328149006320124_IMG_76598_HR.jpg
Crédit photo : S Toubon

1328149007320131_IMG_76597_HR.jpg

1328149007320131_IMG_76597_HR.jpg
Crédit photo : DR

FIGURE du syndicalisme médical depuis 25 ans, François Aubart a quitté la présidence de la Coordination médicale hospitalière (CMH) pour rejoindre la Direction générale de la santé, au ministère de la Santé. Il vient d’être nommé conseiller du directeur de la DGS, Jean-Yves Grall.

Fondée en 1989, la CMH a vécu ses premières années sans président à sa tête. Jusqu’à l’élection du Dr Aubart, chirurgien orthopédique, président de la CMH de 1993 à... la semaine dernière. C’est un psychiatre qui lui succède, le Dr Norbert Skurnik, élu pour achever le mandat de trois ans entamé en 2011 par François Aubart - à moins qu’un congrès extraordinaire soit organisé d’ici là pour rebattre les cartes.

Norbert Skurnik a été l’un des fondateurs de la CMH. Il se rappelle des combats d’alors, et de cette toute première conférence de presse organisée en 1989. « La CMH a vu le jour pour défendre le service public et l’attractivité des carrières hospitalières. Il y avait déjà un désintérêt des médecins pour l’hôpital », note le psychiatre.

Scissions.

Au début des années 1990, deux groupes quittent la CMH et prennent leur indépendance : c’est la naissance du SNAM-HP et de la CHG, rebaptisée CPH il y a quelques années. En parallèle, l’INMH se transforme en INPH. Les quatre intersyndicales de médecins hospitaliers historiques sont en place, et chacune tente, à sa manière, de défendre la place du corps médical à l’hôpital public.

En 1989, la CMH signe un accord avec Claude Évin qui raccourcit et revalorise la carrière de PH. Le premier accord d’une longue série. Suivront, entre autres, les protocoles sur la part variable, le statut de PH, et, il y a quinze jours, l’accord-cadre sur l’exercice médical à l’hôpital. La CMH, à la fois syndicat revendicatif et force de propositions, n’a pas toujours été entendue au cours de la dernière décennie, de l’aveu même de Norbert Skurnik : « Il y a eu plusieurs défaites. La gouvernance version HPST n’a pas été un grand succès. François Aubart a été mortifié de cet échec ».

Co-auteur de plusieurs rapports (sur la chirurgie et l’exercice médical à l’hôpital notamment), François Aubart, à 64 ans, tourne une page. Il rejoint la DGS, au ministère de la Santé. « Pour y prendre un poste médical et technique, pas pour un poste politique : syndicalement parlant, cela nous met plus à l’aise », confie Norbert Skurnik.

La priorité numéro un du nouveau président de la CMH ? La lutte pour le retour des médecins à l’hôpital. « Il faut que les médecins gèrent à nouveau leurs propres nominations. Il faut rendre du pouvoir à la CME, et je me battrai pour cela », insiste le psychiatre, chef de service au centre hospitalier spécialisé Maison Blanche de Neuilly-sur-Marne (93), président de la CME de la communauté hospitalière de territoire de psychiatrie de Paris, et jusque-là délégué général de la CMH. Le nouveau chef de file syndical se dit également très attaché à la promotion de la compétence médicale via la mise en place de valences (une idée que défend également l’INPH). Un combat qu’il entend mener aux côtés du SNAM-HP, avec lequel la CMH s’est regroupée sous la bannière Convergences-HP.

DELPHINE CHARDON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9077