Un urgentiste de Valenciennes condamné à un an de prison avec sursis après la mort d'une jeune fille

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Publié le 18/01/2019

Un médecin urgentiste d'une polyclinique de Valenciennes a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 3 000 euros d'amende et 150 000 euros de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel, à la suite du décès d'une patiente dans son service. Il a fait appel de cette décision, comme le révèle le quotidien local « La Voix du Nord ».

Le procès du médecin a eu lieu plus de onze ans après le décès de la jeune fille, une lycéenne de 17 ans. Les faits remontent à août 2007. Elle arrive aux urgences avec de forts maux de tête, que des antidouleurs ne parviennent pas à faire disparaître. Le médecin urgentiste ne décèle pas l’abcès au cerveau dont elle souffre. L’infection sera diagnostiquée le lendemain par l’un de ses confrères, après un nouveau passage aux urgences. L’adolescente décédera quelques jours plus tard.

Pas assez d'informations

L'urgentiste était poursuivi pour homicide involontaire. Lors de l'audience, le tribunal s’est appuyé sur le rapport d’un expert auprès de la cour d’appel de Paris, relate « La Voix du Nord ». Selon ce dernier, le médecin n'a pas apprécié la situation dans sa globalité, alors que la patiente présentait des symptômes tels que des maux de tête, des troubles du comportement et des vomissements.

Le praticien s'est défendu en expliquant que la mère de la jeune fille n'avait pas donné toutes les informations nécessaires. Il indique avoir été induit en erreur par un scanner fait la veille par un confrère radiologue, qui concluait à une sinusite. Le spécialiste n’a pas été poursuivi par la justice car il n'y a pas eu de faute médicale ni de manquement. Mais pour l'expert judiciaire, le médecin urgentiste aurait dû tout reprendre de zéro. Impossible, selon l'avocat du médecin, qui a par ailleurs souligné que « 10 % des abcès au cerveau, statistiquement, peuvent avoir une issue fatale ».


Source : lequotidiendumedecin.fr