Achats hospitaliers et économies

UniHA creuse son sillon

Publié le 30/03/2015
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Les médicaments, plus de 60 % du portefeuille d’achat

Les médicaments, plus de 60 % du portefeuille d’achat
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Peu de monde pariait il y a dix ans sur le succès d’un réseau centralisé de filières d’achat à l’hôpital.

Le groupement UniHa mesure le chemin parcouru et son leadership. « Il fait baisser de 230 000 euros les factures de nos hôpitaux chaque jour et l’économie cumulée depuis 2005 atteint 900 millions d’euros », explique Philippe Jahan, nouveau président. Marisol Touraine a fixé un nouveau cap : 100 millions d’euros supplémentaires à grignoter sur les achats hospitaliers d’ici à 2017.

L’an dernier, le réseau (rejoint par 60 hôpitaux dont 32 CHU) a acheté pour 2,434 milliards d’euros, générant 84,33 millions d’économies (différence entre le prix des anciens et des nouveaux contrats). Consommables et équipements, nouvelles technologies, systèmes d’information, énergie, restauration, biologie et surtout produits de santé : les gains sur achats sont souvent réalisées de haute lutte.

« Nous étions des nains face à Microsoft mais nous présentions la garantie de payer en une seule fois. Une seule facture de 30 millions d’euros qui permet aux établissements de disposer de postes de travail pour une centaine d’euros pièce. C’est quatre fois moins cher ! », illustre Bruno Carrière, directeur général d’UniHa. Même ténacité dans la négociation d’une offre complète de scanners et d’IRM (associant maintenance, formation...). « Nous ne sommes pas un modèle soviétique, chaque établissement garde à l’arrivée la possibilité de choisir son modèle d’achat, de location longue durée ou de crédit-bail » précise Bruno Carrière.

Les marchés de nettoyage, les assurances, la restauration, la certification des comptes sont aussi visés, de même que les dépenses d’énergie (pour serrer les prix, le réseau fait équipe avec d’autres services publics comme l’armée).

Les biosimilaires suivis de près

Pour l’heure, Philippe Jahan n’envisage pas d’étendre son portefeuille aux maisons de santé ni aux maisons de retraite. Il mesure l’étroitesse des marges de manœuvre sur certains postes. « Nous ne pourrons pas aller au-delà dans le secteur de la restauration et devons être prudents sur les produits de santé. Le circuit du médicament peut être robotisé et nous pourrons "massifier" l’achat de dispositifs médicaux implantables à condition que les cultures opératoires, propres aux différents chirurgiens, se rapprochent. »

Les médicaments représentent plus de 60 % du portefeuille d’achat. En 2014, plusieurs marchés ont été remis en concurrence, dont le plus important, celui des anticancéreux. UniHa accorde la plus grande attention aux biosimilaires. « Nous surveillons les chutes de brevets et de monopole. La concurrence désormais possible pour le plasma et le lancement d’appels d’offres sur les anticorps monoclonaux boostent la concurrence. Gagner 10 millions d’euros sur les achats des seuls anticorps monoclonaux nous semble possible dès cette année », juge Julie Bourgueil, directrice générale adjointe d’UniHa.

Laurence Mauduit

Source : Le Quotidien du Médecin: 9399