ECN : des erreurs inacceptables

Publié le 16/06/2011
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L’épreuve de lecture critique d’article (LCA) a été annulée à deux reprises. La première fois, c’était à cause d’erreurs dans la composition des sujets. Les étudiants, à cran, réclament des sanctions contre les fautifs.

J’ai présenté les excuses du gouvernement aux étudiants, car il y a eu des erreurs inacceptables. Avec Xavier Bertrand, nous allons lancer une mission pour examiner ce qui s’est passé et en tirer toutes les conclusions.

Des épreuves de PCEM1 ont également été perturbées. Comme à Lille, où une épreuve de biophysique a été annulée.

J’ai écrit aux doyens pour leur rappeler à nouveau les devoirs qui sont les leurs de surveiller de manière attentive les examens de PCEM1 et des ECN. Nous leur avons rappelé le stress que comportent les examens pour les étudiants. Nous leur avons aussi signalé que le fait d’avoir à repasser des épreuves en juin risque d’avoir un impact sur les stages des étudiants.

Lors de la seconde épreuve de LCA, des étudiants ont communiqué par Internet à l’aide de smartphones. Envisagez-vous des nouveaux moyens pour lutter efficacement contre les nouveaux moyens de triche ?

Nous allons mener une réflexion, au ministère de l’Enseignement supérieur, pour mieux sécuriser les épreuves d’examen et lutter contre les nouvelles formes de fraude. Peut-être faudra-t-il aboutir à interdire aux candidats les smartphones dans les salles d’examen.

Les étudiants en médecine font un bilan mitigé de la première année commune des études de santé (PACES). Ils évoquent des problèmes de logement, le manque de places dans les amphis ou des TD surchargés. Partagez-vous leur sentiment que beaucoup d’efforts restent à faire ?

Cette première année s’est globalement bien déroulée. Il y avait beaucoup d’inquiétudes, l’an dernier, notamment des doublants, et cela s’est bien passé pour une année de transition. Nous allons améliorer le dispositif grâce à la réorientation précoce des étudiants en difficulté dès le premier semestre. Nous avons lancé une enquête auprès des doyens sur le suivi de cette première année. Nous en attendons les résultats en juillet.

Des réorientations devront être proposées aux étudiants recalés à la rentrée 2012-2013. Aujourd’hui, elles sont très disparates d’une fac à une autre. Comment inciter les universités à ouvrir davantage de passerelles ?

Nous travaillons sur tous les débouchés après la PACES, pour éviter le phénomène des reçus-collés. L’idée serait de créer à titre expérimental des diplômes santé-gestion, santé et droit et santé et sciences, qui permettraient à des jeunes qui ont eu au moins 10/20 en première année de poursuivre leurs études dans des filières différentes et d’avoir un diplôme en trois ans en comptant la première année de médecine dans le cursus. Cela permettrait de former des économistes de la santé, des journalistes de la santé, des juristes de la santé. Cela répondrait à une demande et permettrait de proposer une formation pluridisciplinaire. Je suis pour aider les universités qui prennent des initiatives. J’aimerais que, dans le cadre des investissements d’avenir, nous puissions dégager des enveloppes pour financer des initiatives pédagogiques innovantes qui permettraient d’avoir des nouveaux diplômes ou des diplômes passerelles. L’autonomie des universités est source de diversité et d’émulation. Lorsqu’une université fait quelque chose de bien, vingt universités veulent faire la même chose. Je compte aussi sur ce mimétisme positif.

PROPOS RECUEILLIS PAR S. H. ET CH. G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8983