Laurence Rossignol, la ministre des familles, de l'enfance et des droits des femmes, s'est rendue, à l'occasion de la Journée mondiale de la contraception, dans le centre municipal de santé (CMS) de Romainville, en banlieue parisienne.
Le Dr Gilles Lazimi, responsable de la prévention au sein de l'établissement, a regretté que, trop souvent, « les femmes soient très dépendantes d'une médicalisation, dans certains cas excessive, de la contraception. » Selon lui, il faut que les médecins adaptent leurs discours au choix des patientes plutôt que d'orienter celles-ci dans une direction. « La meilleure contraception est celle que choisit la femme », précise-t-il, le slogan « sexisme, pas notre genre » de la nouvelle campagne de sensibilisation contre le sexisme lancée le 8 septembre dernier par le ministère du droit des femmes, accroché à la blouse. Il a également rappelé que, pour les jeunes femmes âgées de 15 à 18 ans, les consultations de contraception sont prises en charge à 100 % par la sécurité sociale, « ce que de nombreux médecins libéraux ignorent ».
Féminiser la médecine
Le professionnel a également déploré que la formation initiale des médecins aux questions d'avortement soit, dans certaines facultés de médecine, « culpabilisatrice, stigmatisant l'IVG comme étant un échec ou une épreuve, comme un problème. » Selon lui, il faut « cesser d'être négatif et parler de droit et de solution pour les femmes ; il faut que l'enseignement dispensé aux internes soit respectueux des femmes et associer celles-ci à leurs choix ». Quant à la FMC, il regrette que les médecins n'aient pas le temps de se former sur ces sujets majeurs que sont l'IVG, la contraception, mais également sur les violences faites aux femmes, la sexualité et, surtout, le droit des femmes. « Il faut que la médecine se féminise, dans le sens féministe du terme », conclut-il.
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