Réforme de l'internat : les nouveaux diplômes, options et formations complémentaires au « J. O. »

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Publié le 28/04/2017
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Crédit photo : S. Toubon

L'arrêté présentant le contenu des maquettes des diplômes d'études spécialisées (DES), les options et les formations spécialisées transversales (FST) pour les futurs internes à partir de la prochaine rentrée universitaire, a été publié ce vendredi au « Journal officiel ».

Entamée en 2009, la réforme du 3e cycle franchit une nouvelle étape importante avec la publication de ce document. Très attendu, ce texte de plus de 270 pages va entraîner une importante refonte des spécialités. Il détaille les connaissances et compétences à acquérir tout au long de l'internat par spécialité, le programme des enseignements, la durée et nature des stages…

Ainsi, les futurs internes pourront choisir après les épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) entre 44 spécialités dont 13 chirurgicales, 30 médicales et la biologie.

Trois temps d'apprentissage

Une phase socle d'une année (phase 1) permettra à l'étudiant d'acquérir les connaissances de base de sa spécialité et des premières compétences. Parmi celles-ci, il apprendra à « recueillir des informations auprès du patient, notamment son consentement », « comprendre un compte rendu opératoire et faire une analyse critique des données », « prescrire un traitement médicamenteux adapté », « gérer simultanément plusieurs patients », etc.

La phase 2 de l'internat, de deux à trois ans en fonction des spécialités, permettra d'approfondir ses connaissances et compétences acquises. À l’issue de cette période, l'étudiant devra être capable de « pratiquer dans leur totalité les actes les plus courants », « de participer à la rédaction d'un protocole de recherche et article scientifique » ou encore de connaître « le cadre médico-légal et médico-social de la pratique », etc.

Enfin, au cours de la phase de consolidation (dite de phase 3), d'une ou deux années, l'étudiant préparera son insertion professionnelle. Ainsi, il devra maîtriser les informations liées à « l'organisation et réglementation professionnelle » et être capable « de prendre en charge des patients et donner des avis spécialisés », « diagnostiquer et traiter l'ensemble des pathologies de la spécialité », « participer au travail en équipe pluridisciplinaire », « gérer les contraintes de temps », « proposer une médecine personnalisée », etc.

L'ouverture à des formations complémentaires

Les étudiants pourront se porter candidats, au cours de leur internat, pour suivre une option ou une FST (dont le nombre sera contingenté). Les listes sont disponibles dans le texte et classées par spécialité. Le contenu des FST et le nombre de places ouvertes chaque année d'options et des formations spécialisées fera l'objet de prochains textes réglementaires.

Les internes de médecine générale, qui n'auront accès à aucune option (qualifiante), pourront se porter candidat à 23 formations complémentaires dont six dites d’intérêt, se rapprochant au mieux de la spécialité* : addictologie, douleur, expertise médicale-préjudice corporel ; médecine scolaire ; médecine du sport ; soins palliatifs.

Pour les DES dont la maquette prévoit une durée de formation de quatre ans ou moins, la réalisation d'une option ou FST allonge d'une année la durée de formation. En revanche, pour les DES déjà à 5 ans, l'option ou FST est compris dans la durée de formation.

Les syndicats d'internes divisés

La publication du texte survient alors que l'Intersyndicat national des internes (ISNI) a lancé un mouvement de grève nationale mi-avril pour protester contre le refus du gouvernement d'allonger la durée de formation de plusieurs spécialités (dont les DES de médecine cardiovasculaire, d'hépato-gastroentérologie et néphrologie restés à 4 ans). Ils ont lancé une pétition pour dénoncer le passage en force du gouvernement et recueilli plus de 3 500 signatures. Les internes s'alarment également des imprécisions liées au statut de l'étudiant du troisième cycle lors de la dernière phase de l'internat. Lors d'une assemblée générale extraordinaire du syndicat, les représentants de villes avaient voté à 60 % pour le report de la réforme d'une année. 

Toutefois, l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) a salué ce vendredi la publication de l'arrêté qui « lance officiellement la réforme de l'internat ». « Les imperfections ne doivent pas masquer les nettes avancées pédagogiques qu'elle apporte », note le syndicat.

*Article mis à jour mardi 2 mai à 12h05


Source : lequotidiendumedecin.fr
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