Postes à l'internat : le syndicat des ophtalmologistes dénonce le manque de bras

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Publié le 23/07/2019

Crédit photo : Phanie

Aussitôt publiée, aussitôt dénoncée. La liste des postes à pourvoir dans les 44 spécialités de médecine et les 28 CHU de rattachement n'a pas fait que des heureux.

Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) l'a fait savoir ce mardi. Il a déploré une insuffisance d'effectif et pointé du doigt le manque d'investissement du gouvernement. Sur les 8 507 postes proposés toutes spécialités confondues, l'ophtalmologie accuse la plus forte diminution de postes de ce cru 2019. 140 places sont mis au choix des jeunes médecins contre 150 l'an dernier, soit une baisse de 6,7 % par rapport à 2018.

A cela s'ajoutent 12 postes pour les étudiants ayant signé un contrat d'engagement de service public (CESP). « Le nombre d’internes en ophtalmologie a été une nouvelle fois revu à la baisse avec seulement 152 postes pour la rentrée 2019, alors qu’une franche augmentation était attendue après des décennies de sous-attribution. Cette décision est en totale contradiction avec les besoins criants de la population en matière de soins visuels, explique le Dr Thierry Bour, président du SNOF. Une incohérence d’autant plus incompréhensible que l’ophtalmologie est la spécialité la plus demandée par les étudiants ! ». 

Mieux garnir l'offre de soins

Le SNOF rappelle par ailleurs les difficultés rencontrées dans le secteur : des délais d'attente longs et un renouvellement des spécialistes difficile. « Près d’un ophtalmologiste sur deux n’est pas remplacé lors de son départ à la retraite, et 2 500 devraient arrêter leur activité dans les dix ans », précise-t-il.

Les dernières données calculées par la DREES (ministère de la Santé) en 2018 indiquent que les délais d'attente étaient en moyenne de 80 jours constatés en ophtalmologie – et que 50 % des patients avaient obtenu un rendez-vous en 52 jours ou moins (tous motifs).

D'après l'enquête téléphonique du SNOF, le délai moyen pour obtenir un rendez-vous pour un contrôle périodique est aujourd'hui plutôt de 68 jours, et il tombe à 27 jours pour un nouveau patient présentant des symptômes inhabituels, voire urgents (points noirs, filaments).

« Les ophtalmologistes se sont mobilisés massivement pour réduire les délais d’attente, notamment avec la mise en œuvre rapide des délégations de tâches. Elle porte déjà ses fruits puisque le délai médian de rendez-vous s’est réduit, passant de 66 jours à 43 jours en 2 ans*. Mais le succès du plan est indissociable de l’augmentation du numerus clausus de la spécialité », assure le Dr Bour.

* médiane


Source : lequotidiendumedecin.fr