Si « Le Généraliste » était paru en juin 1760

La prolongation des maladies sert la fortune des médecins

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Publié le 17/06/2016
Histoire

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Si la guérison est prochaine, il ne tient qu’à vous de la reculer. Une petite palette de sang dans qui n’en a pas assez ; un petit minoratif ; un grain d’émétique coulé incognito et d’autres petits poisons fort en usage vous procureront le plaisir de recommencer la cure ou de troubler peut-être une heureuse crise. Si, par un coup de maître, voyant de loin la petite vérole dans le sang, vous la noyez avant qu’elle ait le temps de paraître, de former des pustules, de crever un œil ou de défigurer un joli visage ; si vous prévenez une fièvre, une dysenterie sans les laisser se manifester par la violence de leurs symptômes, on ne vous en aura aucune obligation. Les malades seront persuadés qu’ils n’auraient pas eu le mal dont vous les aurez préservés ; le public n’est pas fort sensible à la médecine prophylactique.

(« Caractères des médecins ou l’idée de ce qu’ils sont communément et de ce qu’ils devraient être », par ***, docteur en médecine, extrait repris dans « La Gazette médicale du Centre », 15 novembre 1927)


Source : lequotidiendumedecin.fr