Les centres de santé, qualifiés de « gouffres financiers », répliquent au président de la FMF

Même s’ils sont presque voisins, ces deux n’iront sans doute pas déjeuner ensemble. Les Drs Jean-Paul Hamon, président de la FMF et généraliste à Clamart et Éric May, président de l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) et généraliste à Malakoff, ne partagent pas la même vision du salariat.

Interrogé hier après-midi sur Europe 1 sur le thème des déserts médicaux, Jean-Paul Hamon s’est exprimé notamment sur les MSP. « La maison de santé pluriprofessionnelle aujourd’hui, c’est le dispensaire du 19^e siècle et le centre de santé du 20^e siècle, c’est le gouffre financier », a-t-il asséné à l'antenne. Ce tacle contre les centres de santé n’est pas passé inaperçu et a fortement déplu à l’USMCS.

Le salariat a la cote

« N'en déplaise à Jean-Paul Hamon, le gouffre financier ce sont ces 30 % d'actes inutiles, ces 10 % d'actes dangereux produits par un système libéral à bout de souffle, pressurant ses professionnels, repoussoir pour les jeunes générations », a réagi le syndicat dans un communiqué. « Pour en finir avec les déserts médicaux, commençons par balayer les déserts de la pensée ! » ajoute-t-il.

L’occasion est trop belle pour l’USMCS de rappeler que l’exercice salarié est aujourd’hui celui qui séduit les jeunes. Son président en profite pour redemander au gouvernement à ce que « soient entendues les attentes des jeunes professionnels aspirant à exercer dans un cadre professionnellement attractif, en équipe pluriprofessionnelle, sur un mode salarié en phase avec les souhaits de leur génération ». Pour le syndicat, cela passe notamment par un soutien aux différentes initiatives menées localement pour la création et le maintien des centres de santé, mais aussi par un engagement de la ministre en faveur « d’innovations tarifaires et de processus de soins promus par les centres de santé ».