En Dordogne, salarier des médecins revient à « éradiquer » la médecine libérale pour le SML

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Publié le 23/04/2018
dordogne visite

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Crédit photo : PHANIE

L'initiative du conseil départemental de la Dordogne donne des sueurs froides au Syndicat des médecins libéraux (SML).

Ce département du Sud-Ouest a récemment indiqué qu'il voulait créer en 2019 un centre départemental de santé, avec un pool de trois voire quatre médecins généralistes salariés et mobiles. Ceux-ci pourraient effectuer des vacations dans des maisons de santé ayant du mal à trouver des praticiens, et seraient rémunérés selon la grille salariale des médecins hospitaliers à temps plein, de 4 100 euros à 7 500 euros brut en début et fin de carrière.

Une idée qui hérisse le SML, qui y voit en premier lieu une « concurrence directe » avec les cabinets médicaux libéraux existants. Ces médecins libéraux « n’ont pas été consultés sur ces différents projets qui aujourd’hui mettent en péril leurs structures », assure le syndicat. Surtout, complète-t-il, le conseil départemental « n’a pas pris la peine de soutenir leurs initiatives ».

Dérive dangereuse

Pour le SML, ce recours au salariat « pose un grave problème » car sous couvert d’apporter une réponse à la problématique des déserts médicaux, cette solution « vise à éradiquer la médecine libérale au profit d’une médecine publique salariée ».

La structure dénonce une situation née du développement des centres de santé et des maisons de santé « à caractère public » (financées par des subventions publiques comme le fonds d’intervention régional). « C'est particulièrement grave non seulement pour l’avenir de la médecine libérale mais aussi pour les patients, poursuit le SML. Si ces subventions publiques venaient à disparaître à l’occasion d’un revirement politique local, il y a fort à parier que les médecins salariés iraient se faire embaucher ailleurs. »

Outre le signe d'une « dérive dangereuse des collectivités locales », la proposition du département de la Dordogne interroge « autant sur le rôle des agences régionales de santé que sur l’utilité des instances de gouvernance locale des projets de santé, où acteurs de santé et responsables institutionnels locaux sont censés discuter ».


Source : lequotidiendumedecin.fr