Suicide assisté

Alain Coq, la fin d'un combattant

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Publié le 17/06/2021
Profil Facebook, Cédric Nicolas Ashq, à Hôpital de Tréguier

Profil Facebook, Cédric Nicolas Ashq, à Hôpital de Tréguier
Crédit photo : DR

Militant de la fin de vie, Alain Coq est décédé à 58 ans mardi 15 juin en Suisse dans le cadre de la procédure de suicide assisté. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République et aux parlementaires, il a écrit : « Je tiens à vous informer par la présente de mon décès dans la dignité, dans le cadre d'une procédure assistée en Suisse (mort naturelle). » Il avait été diagnostiqué à 23 ans porteur d'une maladie incurable. Il a été contraint à vivre 35 ans sous soins palliatifs. Le 3 septembre dernier, le militant avait décidé d'arrêter de s'alimenter. Mais souffrant trop, il l'avait reprise. Lors de cet épisode, il avait décidé de filmer en direct son agonie sur Facebook. Mais le réseau social avait stoppé sa diffusion vidéo. Quelques semaines plus tard, il a refait une nouvelle tentative qui s'est de nouveau soldée par un échec. Le désir de mourir ne suffit pas quand la douleur est trop forte. Cette fois-ci en 2021, Alain Coq avait décidé de mourir par suicide assisté qui est légal en Suisse. L'association au droit à mourir dans la dignité (ADMD) lui a financé les 8 000 à 10 000 euros nécessaires. Commentaire du président de l'association Jean-Luc Romero-Michel, « il est mort avec grande sérénité. Cela a été extrêmement rapide. Ce que la France a refusé, il a réussi à l'avoir en Suisse. Il ne voulait pas mais il n'avait pas le choix. C'est insupportable que le gouvernement n'a donné aucune réponse aux souffrances de M. Coq ».

Dans son courrier, Alain Cocq répond à Emmanuel Macron, qui n'avait pas accédé à sa demande dans un courrier daté d'août 2020. « Je tiens aussi à relever le manque de courage politique que vous-même, monsieur le président, ainsi que votre Gouvernement, montrez quant au refus de mettre à l'ordre du jour un projet de loi sur la fin de vie dans la dignité que ce soit par le suicide assisté lorsque la personne est consciente, ou par euthanasie lorsque la personne n'est plus en capacité de s'exprimer, mais qui avait néanmoins fait valoir ce droit préalablement soit par écrit, soit auprès de sa famille, ou bien de sa personne de confiance (alors que vous vous présentez comme de grands réformateurs). »


Source : lequotidiendumedecin.fr