Dans plusieurs départements, comme la Sarthe, l’Allier ou l’Indre, des liens plus ou moins anciens ont été noués avec des corporations étudiantes de Roumanie. Des stages dans les hôpitaux y sont proposés aux étudiants de la filière francophone et des bourses octroyées pour qu’ils s’installent, in fine, sur leur territoire.
C’est aussi le cas de la communauté de communes Val-de-Cher-Controis, qui s’est rapprochée de l’université de médecine roumaine de Iasi. Cette collectivité du Loir-et-Cher, qui regroupe 49 000 habitants, propose, sur appréciation d’un jury, un « contrat » financier aux étudiants de médecine générale (mais aussi en dentaire, ophtalmologie et gynécologie) à hauteur de 26 000 euros de la 3e à la 6e année et, en option, une seconde bourse de 20 000 euros répartie annuellement de la 7e à la 12e année. En contrepartie, une fois leur thèse obtenue, les jeunes médecins s’installent cinq ans sur le territoire – ou dix ans s’ils cumulent les deux contrats – et en priorité dans une MSP. En cas de départ prématuré, ils devront rembourser les sommes perçues au prorata des années passées. Au préalable, l’étudiant doit effectuer un stage dans l’une des structures médicales de la communauté de communes. La concurrence est rude : l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore la Suisse ont déjà racheté certains contrats en doublant ou triplant les allocations proposées.
Stratégie de long terme
Non loin de là, une agence d’attractivité, L’Indre en Berry, se positionne en tant que facilitatrice de stages pour des étudiants de la faculté de médecine de Cluj, grâce à un partenariat depuis 2020. Dans ce département frappé par la désertification médicale – et qui peine aussi à attirer de nouveaux habitants –, l’objectif est de susciter de l’intérêt pour les territoires fragiles, confie Jeanne Glémot, chargée de la santé au sein de cette agence. Pour irriguer les déserts médicaux, des stages sont proposés aux étudiants en médecine de la 1re à la 5e année, avec des conditions d’accueil favorables : des terrains de stage variés (cabinets libéraux, centres de santé ou de secours sapeurs-pompiers par exemple), des logements dans des résidences gratuites et une mobilité offerte à Châteauroux, puisque les transports en commun sont financés par la ville. Avec, en outre, un accompagnement personnalisé, dont des découvertes du territoire.
« En quatre ans, nous avons eu une quarantaine d’étudiants venus faire des stages dans notre département, dont certains originaires d’Indre. En 2023, sur 40 candidatures, nous en avons retenu 15 », raconte Jeanne Glémot. La prochaine étape sera d’avoir des étudiants qui réussissent leur retour définitif à la faculté de Tours, ce qui permettra de les implanter sur ce territoire. En l’occurrence, « une stratégie à long terme ».
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