Fin de vie : Valls engage le processus avec les députés

Publié le 21/01/2015

Crédit photo : GARO/PHANIE

C’était le prélude à l’examen ultérieur d’une proposition de loi. Un mois à peine après la remise du rapport Claeys-Léonetti à François Hollande, Manuel Valls a engagé mercredi après-midi le débat sur la fin de vie à l’Assemblée nationale. Des discussions qui vont suivre, le premier ministre espère qu’elles permettront d’aboutir à « un droit nouveau, celui de mourir dans la dignité », jouant un peu sur les mots, puisque c’est ainsi que les partisans de l’euthanasie formulent leurs revendications. Au contraire, plaidant pour l’établissement d’un « cadre juridique sécurisant », le premier ministre estime que « la loi doit apporter des réponses là où l’incertitude créée des souffrances ». Et n’a pas manqué de souligner l’importance des soins palliatifs et la nécessité de les renforcer.

Et surtout, Manuel Valls a évoqué le processus en cours qui devrait aboutir à la légalisation du droit à la sédation profonde comme suggéré dans le récent rapport des deux parlementaires. Et il a rappelé « à ceux qui doutent, à ceux qui pensent que dans cette loi il y a des dangers, notamment celui d’aller (...) vers un suicide assisté, je réponds que le vrai, le seul danger, c’est de continuer en l’état ». Devant un hémicycle clairsemé, il a insisté sur la nécessité d’un débat sur la fin de vie, « et sur cet enjeu, nous devons savoir nous rassembler ». Un point de vue partagé par Jean Léonetti, député UMP, qui, succédant le premier ministre à la tribune, « approuve la démarche du Président de la République, nous devons être unis et dépasser les clivages politiques ». « La mort ne se résume pas à un problème médical », a-t-il ajouté, « l’ensemble des citoyens doit se l’approprier, il ne doit pas se réduire à l’opposition entre les pros et les anti-euthanasie ».

Une vingtaine de parlementaires de l’opposition s’était, un peu plus tôt dans la journée, élevée contre la proposition de loi sur la fin de vie. Membres, pour la plupart, de la conservatrice Entente parlementaire pour la famille, ils estiment que « plutôt que de créer un droit à la fin de vie, le texte s’aventure vers la pente glissante d’un droit à la mort ».

A l’opposé, une quinzaine de professionnels de santé, dont six généralistes (Philippe Sopéna, Marc Zafran, Paul le Meut, Philippe Regard et Bernard Senet) plaident, pour leur part, en faveur de la légalisation de l’euthanasie. À travers la signature d’un manifeste, ils souhaitent que « les professionnels de santé favorables à l’aide active à mourir puissent faire entendre leur voix et témoigner de leur écoute de la volonté des patients dans la souffrance à la fin de leur vie ». Trois jours après sa rédaction et mise en ligne, le texte a déjà recueilli près de 130 signatures.


Source : lequotidiendumedecin.fr