Enseignement supérieur

Frédérique Vidal annonce un plan d'action contre les violences sexistes et sexuelles à l'université

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Publié le 15/10/2021

Crédit photo : VOISIN/ PHANIE

Un plan national d'action contre les violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur et la recherche a été lancé vendredi pour que la « peur change de camp », a indiqué la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal.

« Il faut qu'il y ait plusieurs lieux de recueil de la parole », institutionnel ou associatif. Pour cela, un « plan massif de formation », financé par l'État, « commence aujourd'hui même pour tous les établissements », a-t-elle indiqué sur France Info.

Plan de 7 millions d'euros

Le budget de 7 millions d'euros sur cinq ans alloué à ce plan pourra servir à des associations pour les aider dans la prise en charge des victimes. Ce plan doit également s'appuyer sur une cellule, au ministère, pour accompagner juridiquement les établissements. « Il faut à la fois prendre en charge psychologiquement les victimes (...) et les accompagner pour qu'elles aillent porter plainte. »

« Il va permettre (également) d’agir à tous les niveaux de prévention et d’accompagnement des victimes et d’amorcer une dynamique nationale, suivie dans le temps et évaluée », assure la ministre. 

Le lancement de ce plan intervient une semaine après la révélation d'une centaine de faits de harcèlements sexuels, agressions sexuelles et viols sur l'année universitaire à CentraleSupélec, qui a motivé l'ouverture d'une enquête préliminaire.

En février dernier, le mouvement #sciencesporcs lancé par des étudiants se disant victimes ou témoins de comportements et de violences sexistes dans des Instituts d'études politiques de France avait déferlé sur les réseaux sociaux.

Les internes en médecine ne sont pas épargnés

Et ce fléau n'épargne pas non plus les étudiants en médecine. En mars dernier, une enquête sur les violences sexistes et sexuelles pilotée par l’Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France), révélait que les violences sexistes et sexuelles étaient monnaie courante au cours des études de médecine.

En effet, près de 4 étudiants sur 10 déclaraient avoir subi des remarques sexistes en stage (39 %) ou dans le milieu universitaire (39 %). L'enquête avait également révélé des cas d'agressions sexuelles dans le cadre universitaire (15 %) et en stage (5 %). Enfin, l'enquête avait montré que 2,7 % des étudiants sondés avaient rapporté des cas de viols, trois dans le milieu hospitalier et 119 dans le milieu universitaire. (Voir l'infographie réalisée par le Généraliste).

En cas d'étudiant soupçonné de viol, « il ne faut pas toujours que ce soit la victime qui soit déplacée, change de cours ou d'établissement. On peut aussi réorganiser les choses », tout en, « évidemment, respectant la présomption d'innocence », a déclaré Frédérique Vidal sur France Info. 

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr