Fin de vie

L'Académie de médecine recommande de former les généralistes pour développer les directives anticipées

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Publié le 08/12/2021
Plus de cinq ans après la loi Clayes-Leonetti, peu de Français rédigent leurs directives anticipées. Pour les développer, l'Académie de médecine appelle à renforcer le rôle d'information et de référent des généralistes et leur formation dans ce domaine.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Depuis la loi du 2 février 2016 « Clayes-Leonetti » sur la fin de vie, les directives anticipées s’imposent au corps médical qui est tenu de les appliquer.

Comme le rappelle l’Académie nationale de médecine dans un communiqué paru ce mardi 7 décembre, « leur contenu prime sur les avis ou témoignages de la personne de confiance ou des proches. Les professionnels de santé ne peuvent y déroger qu’en cas d’urgence vitale, le temps d’évaluer la situation, et lorsqu’elles apparaissent « inappropriées ou non conformes à la situation médicale ». Dans ce dernier cas, une procédure collégiale est suivie ».

Pourtant malgré leur caractère essentiel encore beaucoup de Français méconnaissent cette disposition et surtout peu font la démarche de rédiger leurs directives. D’après un sondage du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), paru en février dernier, 59 % des Français savent qu’il existe une loi, 72 % savent ce que représente la personne de confiance, 48 % connaissent les directives anticipées, mais seulement 18 % les ont rédigés. Un chiffre en progression (11 % en 2018, 13 % en 2019), mais encore insuffisant selon l’Académie de médecine qui formule des préconisations pour les développer.

Diffusion de documents au cabinet

Et cela passe notamment par une implication et une formation plus grande des professionnels de santé. En effet, selon l’Académie de médecine, « les professionnels de santé, qui ne maîtrisent pas suffisamment les dispositions législatives les plus récentes ». D’après le sondage du CNSPFV, 91 % des personnes interrogées indiquent que leur médecin traitant ne les a pas informées sur leurs droits et sur les dispositifs existants.

« Les directives anticipées doivent être expliquées et rendues les plus accessibles possibles. Les professionnels de santé, notamment les médecins généralistes, doivent être prêts à s’exprimer sur les directives anticipées dans leur pratique, afin d’accompagner au mieux leurs patients dans leur rédaction », estime l’Académie de médecine.

Dans cette optique elle recommande donc d’inclure dans les études de santé un apprentissage à la formulation personnalisée des directives anticipées. Toutes les catégories de professionnels de santé doivent être également formées et sensibilisés sur ce domaine. Et pour les médecins généralistes spécifiquement, il faut diffuser auprès d’eux les documents nécessaires sur les directives anticipées afin de « renforcer leur rôle incontournable d’information et de référents ».

Enfin à destination du grand public, l’Académie suggère de mener de larges campagnes d’information auprès du public « y compris les plus jeunes », en utilisant tous les moyens d’information disponibles : « média, réseaux sociaux mais aussi documents diffusés dans les cabinets de médecins généralistes, les établissements de santé, les pharmacies, les mairies, les études de notaire… ».


Source : lequotidiendumedecin.fr