Accès aux essais précoces dans les cancers rares

Ce que propose le CLIP² Galilée

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Publié le 20/11/2017
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Crédit photo : Phanie

La création de Centres labellisés INCa de phase précoce (CLIP²) a été commencée en 2010, dans le but de promouvoir l’innovation et l’accès aux médicaments aux essais de phase I et II. Il s'agit de centres investigateurs spécialisés dans les essais précoces, de ces deux mêmes phases, industriels comme académiques, qui bénéficient d'un soutien logistique et financier. « Une démarche assez unique au niveau mondial », note le Pr Jean-Philippe Spano (La Pitié-Salpêtrière, Paris).

Un nouvel appel d’offres en 2015 a abouti à la labellisation de 16 nouveaux CLIP², dont le CLIP² Galilée, qui réunit les centres de La Pitié-Salpêtrière et d'Henri-Mondor, en partenariat avec les hôpitaux de St-Antoine et Tenon.

Un site dédié aux cancers rares

Le CLIP² Galilée, sous la coordination de la Pr Corinne Haioun à Henri-Mondor et du Pr Jean-Philippe Spano à La Pitié-Salpêtrière, vise à organiser, dans le cadre d'essais précoces, le traitement de patients souffrant notamment de tumeurs hépatobiliaires et de lymphomes pour le site d'Henri-Mondor et de cancers rares pour le site de La Pitié-Salpêtrière.

« Ce dernier site est l’un des seuls à être dédié aux cancers rares, avec au premier chef les cancers développés chez les personnes infectées par le VIH et chez les sujets transplantés d'organe ou de moelle », précise le Pr Spano, qui est aussi le coordinateur du réseau CANCER VIH. Mais ces cancers rares concernent aussi des tumeurs de la tête et du cou et la neuro-oncologie. Ce choix s'est fondé sur l'existence de réseaux nationaux de cancers rares reconnus par l'INCa : lymphomes oculo-cérébraux (LOC), POLA (oligodendrogliomes, oligo-astrocytomes et glioblastomes), CANCER VIH et k-virogref (cancers viro-induits chez les transplantés).

Tout l'intérêt du CLIP² Galilée est de prendre en charge ces patients atteints de cancers rares, qui sont sinon exclus des essais thérapeutiques. « Depuis 2015, nous essayons de mettre en place des essais, avec deux exemples récents que sont ONCOVIRAC (UPMC, AP-HP, INCa et Teansgene), qui évaluent un virus oncolytique dans le glioblastome récidivant, et un essai d’immunothérapie chez les personnes vivant avec le VIH avec un cancer bronchique en deuxième ligne », indique le Pr Spano.

Sensibiliser professionnels de santé et patients

« L’INCa a reconnu notre expertise et a été convaincu de l’intérêt de cette spécificité », poursuit le Pr Spano qui insiste sur la nécessité de mettre l'accent sur ces centres et de diffuser l'information auprès du grand public.

« Il faut vraiment que tous les acteurs du monde médical et paramédical soient sensibilisés à ce problème. Les médecins généralistes jouent aussi un rôle très important pour orienter les patients qui, grâce au soutien de l'INCa, peuvent bénéficier de réunions de concertations pluridisciplinaires au niveau national et méritent d’être informés de l’existence de ces CLIP² soutenus par l’INCa », conclut le Pr Spano.

D’après un entretien avec le Pr Jean-Philippe Spano, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9620