Les poussées hypertensives motivent de 3 à 5 % des passages aux urgences. Il s’agit le plus souvent d’une élévation tensionnelle sans atteinte viscérale, survenant chez un patient hypertendu connu et traité, comme l’a souligné un travail récent réalisé à l’hôpital de la Timone à Marseille.
« Chez un patient présentant une élévation tensionnelle au-dessus de 180/110 mmHg, il faut tout d’abord confirmer les chiffres et rechercher des signes témoignant d’une souffrance aiguë d’un organe cible », a rappelé le Dr Frédéric Villeneuve. L’interrogatoire et l’examen clinique minutieux recherchent des signes en faveur d’un syndrome coronaire aigu, d’un œdème aigu du poumon, d’une dissection aortique, d’un accident vasculaire cérébral ischémique ou hémorragique, d’une encéphalopathie hypertensive ou encore d’une insuffisance rénale aiguë.
Ambulatoire dans l’HTA sévère
L’hypertension artérielle sévère (grade 3) non compliquée n’est pas une urgence hypertensive. Elle relève d’une prise en charge en ambulatoire visant à réduire progressivement les valeurs tensionnelles. Ces patients doivent être toutefois bien réévalués et la poussée tensionnelle ne doit pas être attribuée au stress ou à la douleur : dans la majorité des cas, ces sujets ont ou vont développer une HTA.
En cas de souffrance viscérale, le patient doit être pris en charge par le SAMU ; en attendant le transfert vers une unité de soins intensifs cardiologiques (USIC), un « stroke center » ou une maternité de niveau 3 en cas d’éclampsie, il est important de réunir les éléments du diagnostic et de recenser tous les traitements déjà pris. Du furosémide ou un dérivé nitré est administré par voie veineuse en cas d’œdème aigu du poumon, « mais aucun traitement ne doit être mis en route avant l’imagerie en présence de signes neurologiques. Il ne faut pas donner de capsule de nifédipine par voie orale ou sublinguale (l’AMM « poussée hypertensive » a été retirée en 1996) », a conclu le Pr Bernard Chamontin.
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